Tunis hebdo | Mohsen Ben Amor, vice-président de l’Association Tunisienne des Activités Nautiques de Plaisance (ATANP) et propriétaire de deux unités de fabrication de bateaux de plaisance nous parle du problème majeur du secteur : « la soumission des acheteurs de bateaux à une enquête sécuritaire fait fuir les clients et porte atteinte au secteur ».
M. Ben Amor revendique, au nom des professionnels du nautisme l’allègement des procédures d’immatriculation des bateaux et la compression des délais qui ne devraient pas dépasser les 15 jours.
Pour le vice-président de l’ATANP, de telles lois ne peuvent que dissuader les éventuels acheteurs de bateaux, notamment étrangers, et sinistrer le secteur :
« Nous comprenons, et sommes convaincus, que dans cette atmosphère d’instabilité sécuritaire, les autorités veulent avoir le maximum d’informations possibles sur les propriétaires de bateaux, mais aller jusqu’à inspecter un propriétaire de bateau dans son domicile et/ou à l’inviter dans un poste de police pour connaître son identité, son passé, etc., nous semble un peu exagéré. Surtout que les autorités ont les moyens de recueillir toutes ces informations indirectement ».
Il ajoute : « Aujourd’hui, les industries doivent attendre plusieurs mois pour que l’enquête sécuritaire sur le client prenne fin, alors qu’ils ont déjà mobilisé des ressources humaines et financières pour fabriquer des bateaux ? Cela nous cause des pertes énormes. Rappelons, enfin, que ce secteur compte une quinzaine de sociétés implantées dans les zones de développement régional, en dehors du Grand-Tunis, et offre plus de 1000 emplois directs et indirects, qui se trouvent aujourd’hui menacés par de telles lois ».
Il conclut : « Si on veut vraiment encourager l’économie nationale, l’export, l’industrie, le tourisme –qui sont tous liés à notre secteur–, les autorités doivent prendre en considération notre demande ».
S.M.