La situation hydrique de la Tunisie reste préoccupante. Selon les dernières données annoncées vendredi par le secrétaire d’État chargé des ressources hydriques, Hamadi Habaieb, le taux de remplissage des barrages s’élève à seulement 40,2% au 15 mai 2025. Les réserves en eau atteignent 952 millions de mètres cubes.
Ce niveau reste insuffisant pour répondre aux besoins croissants du pays, en particulier dans un contexte de stress hydrique aggravé par le changement climatique et des précipitations irrégulières, et ce, bien que des améliorations aient été observées récemment.
Ce niveau enregistré au 15 mai représente une progression par rapport à l’année précédente. En effet, au 24 mai 2024, le taux de remplissage était de 33,5%, avec des réserves de 785,3 millions de m³. Cette augmentation est attribuée aux précipitations survenues au printemps 2025, qui ont permis une amélioration notable des niveaux d’eau dans les barrages.
Cependant, malgré cette hausse, les réserves actuelles restent inférieures aux niveaux enregistrés les années précédentes. Par exemple, en 2020, le taux de remplissage avait atteint 63,6%, et en 2019, il était de 77%. Cette tendance à la baisse sur plusieurs années souligne les défis persistants liés à la gestion des ressources hydriques en Tunisie.
La répartition régionale des réserves montre également des disparités. Les barrages du nord du pays concentrent la majorité des ressources en eau, avec un taux de remplissage de 45%. En revanche, les régions du centre et du Cap-Bon présentent des taux de remplissage plus faibles.
Cette annonce du secrétaire d’État chargé des ressources hydriques intervient en marge d’un atelier international sur l’écohydrologie, organisé à Carthage par l’Institut national des sciences et technologies de la mer (INSTM), réunissant scientifiques et experts pour discuter de la gestion durable de l’eau.
La question du remplissage des barrages s’inscrit au cœur des enjeux stratégiques du pays, entre sécurité hydrique, agriculture et besoins domestiques.