L’expert en risques financiers et économiste, Mourad Hattab, est revenu ce mercredi 5 février 2025 sur le nouveau système des chèques, récemment mis en place en Tunisie, et a exprimé de vives inquiétudes concernant son avenir.
Lors d’une intervention sur Jawhara FM, Hattab a averti que ce système pourrait s’effondrer dans les jours à venir, citant le manque de confiance des clients, mais aussi l’absence d’adhésion aux services proposés, notamment la nouvelle plateforme numérique.
« Le nombre d’adhérents au système des chèques demeure très faible jusqu’à présent, et plusieurs lois financières, censées accompagner la mise en œuvre de ce système, comme celle portant sur la réduction des taux d’intérêt, ne sont toujours pas appliquées en Tunisie », a-t-il souligné.
Il a également appelé le président de la République à prendre des mesures fermes, notamment en limogeant tout fonctionnaire financier public qui ne respecterait pas la loi.
Par ailleurs, Hattab a évoqué la situation de la dette nationale, précisant que « 30% du budget de l’État est actuellement alloué aux emprunts ». Il a ajouté que « 6000 milliards seront empruntés cette année », et a insisté sur la nécessité de « suspendre la dette et d’établir une nouvelle méthodologie pour générer de la valeur économique », tout en soulignant l’importance d’un suivi rigoureux de la situation de liquidité en Tunisie.
La nouvelle loi régissant l’utilisation des chèques en Tunisie est entré opérationnellement en vigueur le 2 fevrier, marquant une étape cruciale dans la régulation des transactions financières avec le lancement de la nouvelle plateforme sur les chèques. C’est à partir du dimanche 2 février 2025 que les nouveaux chèques sont valides. Seulement plus de 40 mille clients ont créé un profil dans TuniChèque.tn, la plateforme numérique dédiée.
Si les banques et les institutions financières saluent cette réforme qui devrait réduire les impayés et fluidifier les transactions, certains commerçants et entrepreneurs expriment des inquiétudes. Pour eux, les nouvelles restrictions pourraient compliquer l’accès au crédit informel, souvent basé sur l’usage des chèques postdatés.
Les prochains mois seront décisifs pour évaluer l’impact de cette loi sur l’économie tunisienne.