Le ministère public près du Pôle judiciaire antiterroriste s’est saisi du dossier de Jamel Gorchane, le Tunisien qui a tué à l’arme blanche une fonctionnaire de police française dans le commissariat de Rambouillet à Paris, a annoncé le porte-parole du pôle, Mohsen Dali.
Dans une déclaration à l’Agence TAP, il a souligné que le ministère public s’est saisi du dossier sachant que la loi tunisienne accorde au système judiciaire national la prérogative d’enquêter sur les crimes terroristes commis en dehors du territoire national par une ou des personnes de nationalité tunisienne.
« La justice tunisienne s’est saisie également du dossier vu la possibilité de l’appartenance de l’auteur de l’attaque à une cellule dont les membres sont en Tunisie », a indiqué Mohsen Dali, ajoutant que la justice tunisienne n’a pas encore reçu une commission rogatoire de la partie française.
Une fonctionnaire administrative de police, a été tuée, vendredi 23 avril 2021 dans une attaque au couteau perpétrée par Jamel Gorchane, qui a été abattu par les forces de l’ordre.
Ce Tunisien, originaire de Msaken, est arrivé en France en 2009. Inconnu des services de police et des renseignements territoriaux, son profil et ses motivations restent, pour l’heure, flous. Jamel Gorchane était chauffeur-livreur et était titulaire depuis décembre 2020 d’une carte de séjour valable un an.
« Le fait qu’il ait crié Allahou akbar et la présence de fichiers en lien avec le terrorisme islamiste, retrouvés à son domicile et sur son téléphone, sont les éléments essentiels qui ont permis de confirmer la thèse d’un attentat », a commenté une source française proche de l’enquête.
Par ailleurs, la Tunisie a fermement condamné cette « lâche » attaque terroriste et exprimé son rejet absolu de cet acte ignoble et réitéré sa condamnation totale de l’extrémisme et du terrorisme, sous toutes ses formes, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, publié samedi soir.
Elle présente, en cette circonstance, ses sincères condoléances à la famille de la victime, au gouvernement et au peuple français. Cet acte « isolé » ne peut être justifié et n’a aucun lien avec les préceptes de l’Islam, qui est la religion du pardon et de la tolérance, lit-on de même source.