Si, jusqu’à 2020, une capacité d’environ 400 MW d’ER (Energies Renouvelables) seulement a été installée, dont environ 250 MW d’éolienne, 90 MW de solaire et 60 MW d’hydroélectrique, la Tunisie, qui planifie d’intégrer 35% d’énergies renouvelables (ER) dans le mix électrique national en 2030 (contre à peine 3% aujourd’hui), gagnerait à préparer, dès aujourd’hui, l’infrastructure nécessaire pour le stockage de cette énergie.
Les systèmes de stockage d’énergie par batteries et autres pourraient contribuer à relever les principaux défis techniques et économiques liés à l’intégration cruciale des ER pour réaliser la transition énergétique espérée, ont souligné des experts, en marge du Salon de la transition énergétique (Site 2023), tenu dernièrement à Tunis.
Intégrer 35% d’énergie renouvelable au réseau national d’électricité nécessite des services et des systèmes de stockage qui aideraient à gérer la variabilité et l’incertitude de l’utilisation de l’énergie solaire et éolienne introduite dans le réseau électrique, selon des experts.
Ils ont appelé les autorités à se préparer, dès aujourd’hui, en identifiant et en introduisant les technologies appropriées de stockage de l’énergie.
Des études ont montré que la technologie de stockage de l’énergie, déjà adoptée par plusieurs pays européens et autres, serait maîtrisée en Tunisie à partir de 2030-2032.
D’autres estiment, toutefois, qu’il faut se préparer au plus vite à la mise en place des infrastructures nécessaires au stockage, surtout avec la baisse rapide des coûts des technologies de l’énergie solaire et éolienne.
D’autre part, la Tunisie envisage de se lancer dans la technique de transfert d’énergie par pompage hydraulique. C’est ainsi qu’un projet de création de la station de transfert d’énergie de pompage (STEP) pour la production d’hydroélectricité a été lancé à Tabarka.
Cette STEP sera opérationnelle d’ici 2029, sur l’Oued El-Melah, pour la production de 400 à 600 MW d’hydroélectricité. Une fois mise en service, cette station permettra d’économiser 250 Ktep de carburant par an et d’éviter 525 000 tonnes de CO2 par an.
Le projet répondra, selon la Steg, aux besoins futurs de fonctionnement du réseau électrique national, en permettant la stabilisation de l’offre et de la demande et en facilitant l’intégration des énergies renouvelables dans la production intermittente des centrales.