La chambre pénale spécialisée dans les affaires de terrorisme auprès de la Cour d’appel de Tunis a condamné un individu à la prison à perpétuité, assortie de quatre ans et six mois d’emprisonnement, pour son attaque contre le siège du ministère de l’Intérieur. En outre, il a été décidé de le soumettre à une surveillance administrative de cinq ans, rapporte ce vendredi 3 janvier 2025 Mosaïque FM.
Les faits
Les événements remontent au vendredi 26 novembre 2021, lorsque l’accusé a tenté de s’introduire dans le ministère de l’Intérieur, armé d’une machette et d’un couteau. Une vidéo partagée sur les réseaux sociaux montrait l’individu attaquant les forces de sécurité à l’aide de sa machette dans l’enceinte devant le ministère. Les agents ont tenté de le neutraliser avant qu’un coup de feu ne soit tiré l’atteignant à la jambe, permettant son arrestation et son transfert à l’hôpital.
L’accusé
L’enquête a révélé que l’accusé est issu d’une famille aisée, ses parents étant médecins. Il a étudié l’ingénierie aux États-Unis. Il est identifié comme un élément takfiriste (extrémiste religieux).
Le jour de l’incident, il a quitté sa ville au volant d’un véhicule appartenant à son père, contenant dans le coffre une carabine et plusieurs armes blanches. Arrivé à Tunis, il a garé la voiture près du cimetière d’El Jellaz, puis a pris un sac à dos contenant une machette de grande taille et d’autres armes blanches avant de se rendre à l’avenue Habib Bourguiba.
Il s’est assis dans un café avant de s’armer de sa machette vers 16h30 et de courir en direction du ministère de l’Intérieur. L’homme a escaladé les barrières de sécurité dans une tentative d’intrusion. Cependant, il a été neutralisé par un agent de sécurité qui lui a tiré dans la jambe.
Les aveux
Lors de son interrogatoire, l’accusé a déclaré avoir acheté la machette en ligne et récupéré les couteaux chez sa grand-mère. Il a confirmé avoir placé la carabine et les armes blanches dans le coffre de la voiture de son père.
Il a également avoué avoir initialement planifié une attaque contre une patrouille de police à l’avenue de Paris, mais l’arrivée d’un métro l’avait dissuadé. Il s’est ensuite dirigé vers l’avenue Habib Bourguiba, où il a erré avant d’attaquer les forces de sécurité.
L’accusé a expliqué qu’il traversait une grave crise psychologique et prenait des médicaments pour calmer ses nerfs. Il a admis vouloir tuer les agents de sécurité et s’introduire dans le ministère.
Défense et troubles psychiatriques
Lors de sa défense en janvier 2024, son avocate a soutenu que son client souffrait de troubles psychiatriques graves, menant à des comportements antisociaux et à une tendance à l’isolement.
Elle a également révélé qu’un tribunal avait ordonné son internement dans un hôpital psychiatrique, mais cette décision n’avait jamais été appliquée.
Enfin, elle a ajouté que l’accusé avait auparavant adopté le christianisme et tenté de convaincre sa sœur de le rejoindre, prétendant être le Christ. L’avocate a demandé une évaluation médicale pour déterminer si son client était responsable de ses actes.