Un conseil ministériel présidé par la cheffe du gouvernement, Sarrah Zafrani Zenzri, s’est tenu mardi au palais de la Kasbah pour faire le point sur l’avancement des projets de transformation numérique et annoncer une série de décisions structurantes.
Parmi les principales mesures adoptées figure l’intégration des projets numériques à la plateforme nationale de suivi des projets publics, ainsi que la mise en place de tableaux de bord nationaux et sectoriels pour suivre les indicateurs de performance.
Le conseil a également décidé de généraliser l’interopérabilité entre les ministères et les organismes publics, en instaurant des mécanismes obligatoires d’échange de données entre les administrations. Cette interconnexion sera accompagnée du développement des moyens de paiement électronique et de l’inclusion financière.
Pour rapprocher les services numériques des citoyens, le gouvernement prévoit le lancement d’une stratégie nationale de communication visant à faire connaître les services disponibles et à en faciliter l’accès. Une plateforme nationale unifiée rassemblant les services administratifs sera développée pour offrir une interface simplifiée aux citoyens, investisseurs et entreprises.
Le conseil a également insisté sur l’importance de classifier les données publiques et d’instaurer une gouvernance claire de ces données, considérées comme un levier central pour le développement de l’intelligence artificielle (IA). Une politique nationale des données ouvertes sera adoptée, afin de renforcer la transparence et d’encourager l’innovation, notamment à travers l’intégration de solutions d’IA pour détecter précocement la corruption et l’évasion fiscale.
« La numérisation complète de l’administration n’est plus un choix »
Dans son allocution d’ouverture, Sarrah Zafrani Zenzri a souligné que le numérique est désormais un passage obligé pour une administration moderne, transparente et efficace.
Elle a rappelé que la numérisation permet non seulement de simplifier les procédures et de rendre les services plus rapides et plus fiables, mais aussi de lutter efficacement contre la corruption et de stimuler l’investissement et la croissance économique.
« La numérisation complète de l’administration est essentielle et incontournable. Elle doit être considérée comme une priorité absolue dans tout projet ayant un impact direct sur le citoyen et l’entreprise », a-t-elle insisté, tout en annonçant l’élaboration d’une vision nationale unifiée du numérique pour la période 2026-2030, avec des objectifs, des priorités et un calendrier précis.
Un programme 2025-2026 structuré autour de quatre axes
Le ministre des Technologies de la communication, Soufiene Hemmassi, a présenté l’état d’avancement des projets en cours et les grandes lignes du programme de transformation numérique 2025-2026, qui comprend 138 projets répartis en quatre axes :
- Transformation numérique de l’administration (99 projets) : développement des services à distance, interopérabilité généralisée et accélération des systèmes d’information.
- Promotion de l’économie numérique (18 projets) : exploitation des opportunités offertes par l’IA, formation, e-commerce, innovation et entrepreneuriat, inclusion financière et paiements électroniques.
- Cybersécurité et confiance numérique (12 projets) : renforcement de la sécurité des systèmes et consolidation de la confiance numérique.
- Infrastructures numériques (9 projets) : généralisation de la couverture en réseaux de télécommunications et modernisation des infrastructures administratives.
Les participants à ce conseil ont également évoqué les obstacles rencontrés dans l’exécution de certains projets et les solutions à mettre en œuvre pour en accélérer la réalisation.