Le bureau exécutif national de l’Union générale tunisienne du travail a publié, ce lundi 12 décembre 2022, un communiqué dans lequel il s’indigne des récentes déclarations attribuées à certains ministres et au gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie. La centrale syndicale dément fermement avoir participé au programme de réformes concocté par le gouvernement.
Dans son communiqué, l’UGTT a tenu à « exprimer son indignation et à dénoncer les calomnies rapportées par le gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie, la ministre des Finances et le ministre de l’Economie, lorsqu’ils prétendent faussement et insinuent que la centrale syndicale a participé à l’élaboration du programme du gouvernement, de réformes ».
Selon ce communiqué l’UGTT « dément et nie fermement avoir eu connaissance de ce que le gouvernement a conclu avec le Fonds Monétaire International (FMI), réitérant sa revendication du droit du peuple, des organisations et des partis à consulter les accords passés entre le gouvernement et le FMI ».
L’UGTT ajoute « qu’elle ne s’estime pas engagée par des accords auxquels elle n’a pas participé et qui nuisent aux intérêts de la Tunisie », peut-on lire, dans le texte du communiqué.
Le FMI affirme que ses discussions avec l’UGTT étaient « bonnes »
Reste que c’est n’est pas l’avis du représentant permanent du FMI en Tunisie, Marc Gérard, qui a affirmé que les discussions entamées avec l’UGTT concernant le programme de réformes étaient « bonnes ».
Gérard a, également, fait savoir que le FMI poursuit les consultations au niveau de son conseil d’administration sur les réformes qui pourraient être bénéfiques pour la Tunisie, soulignant « la nécessité d’améliorer le climat des affaires en Tunisie et de renforcer la justice fiscale ».
Accord pour un crédit de 1,9 milliard de dollars
Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) va examiner le dossier de la Tunisie, le 19 décembre prochain. Une date non définitive dans la mesure où celle-ci est susceptible de changer.
Rappelons que le FMI et la Tunisie sont parvenus à un accord pour soutenir les politiques économiques de la Tunisie avec un accord de 48 mois, au titre du Mécanisme élargi de crédit, d’environ 1,9 milliard de dollars.
Cet accord vise à rétablir la stabilité macroéconomique, à renforcer la sécurité sociale et l’équité fiscale et à accélérer les réformes pour ancrer un environnement propice afin de réaliser une croissance inclusive et de créer de l’emploi durable.
Programme de réformes
La Tunisie a présenté au FMI un dossier comprenant plusieurs réformes et ce, dans le but d’obtenir un prêt. Le programme de réforme économique présenté par la Tunisie prévoit notamment de renforcer l’équité fiscale en prenant des mesures pour intégrer progressivement le secteur informel dans le système fiscal.
Il s’agit aussi de maîtriser les dépenses et dégager un espace budgétaire pour l’aide sociale en maîtrisant la masse salariale de la fonction publique et la levée graduelle des subventions généralisées et coûteuses des prix, en procédant à des ajustements réguliers pour aligner les prix nationaux aux prix mondiaux.
Il est également prévu de renforcer le filet de sécurité sociale en augmentant les transferts monétaires et en élargissant les dispositifs existants de protection sociale afin de compenser les ménages vulnérables de l’impact des hausses de prix.
Le programme prévoit aussi de s’engager dans un programme complet de réforme des entreprises publiques, en commençant par l’adoption d’une nouvelle loi les encadrant ; de renforcer la gouvernance et la transparence dans le secteur public.
Le pouvoir d’achat des Tunisiens devra être préservé face à une inflation élevée et en accélération.