Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a alerté, lundi, sur une recrudescence des violences visant les professionnels des médias, avec une nette augmentation des agressions recensées au cours du mois de septembre.
Selon le rapport mensuel de l’unité de monitoring du SNJT, 13 agressions ont été enregistrées sur 15 signalements reçus, contre 9 cas recensés en août. Ces violences ont touché 16 victimes – 7 femmes et 9 hommes – dont 12 journalistes et 4 photographes, issus de 12 médias différents : 5 chaînes de radio, 4 chaînes de télévision, 2 sites d’information et un journal écrit.
Le syndicat note que les forces de sécurité figurent en tête des auteurs d’agressions à trois reprises, suivies de citoyens et responsables locaux (2 cas chacun). D’autres incidents isolés ont été attribués à des parties judiciaires, propriétaires de médias, responsables gouvernementaux, journalistes, organisateurs d’événements et inconnus.
Les agressions ont pris des formes variées : quatre cas d’occultation d’informations, quatre entraves à l’exercice du travail journalistique, deux cas de harcèlement, ainsi que des incitations à la haine, menaces et violences verbales.
Le rapport du SNJT précise que la majorité des agressions ont eu lieu dans le gouvernorat de Tunis (10 cas), contre deux à Nabeul et un seul à Sousse. Dans 11 cas, les attaques se sont produites sur le terrain, et dans deux autres, dans l’espace virtuel.
Face à cette situation jugée préoccupante, le syndicat a appelé les autorités à activer l’Instance d’accès à l’information dans les plus brefs délais et à annuler les circulaires n°19 et n°4, ainsi que toutes les procédures restrictives imposées à la presse, notamment le formulaire de demande de travail journalistique exigé par certains ministères.
Le SNJT a enfin exhorté le gouvernement à garantir la sécurité des journalistes et à sanctionner les auteurs de violences, rappelant que la liberté de la presse demeure un pilier essentiel de la démocratie tunisienne.