Les discussions techniques entre la Tunisie et le Fonds Monétaire International (FMI) sont à un stade « avancé » et les négociations en vue d’un programme d’aide pourraient commencer prochainement.
C’est ce qu’a indiqué, ce jeudi 9 juin 2022, Gerry Rice, porte-parole du FMI, lors d’un point de presse, confirmant que les négociations techniques menées avec la Tunisie progressent et que le FMI espère le démarrage des discussions avec les autorités tunisiennes sur un nouveau programme, sans donner toutefois plus de détails.
« Nous saluons le fait que les autorités tunisiennes aient publié leur proposition de programme de réformes économiques ». « Je qualifierais les discussions (techniques) d’avancées et nous espérons qu’elles conduiront à une mission du personnel pour entamer bientôt les discussions sur le programme », a notamment déclaré Gerry Rice.
Démarrage imminent des négociations officielles
Il y a trois jours, la ministre des finances, Sihem Boughdiri Nemsia, avait estimé que la date de démarrage des négociations officielles sera annoncée dans les prochains jours, soulignant que tous les indicateurs relatifs aux pourparlers entre la Tunisie et le FMI sont positifs.
Lors de sa présentation du programme national de réformes, elle a rappelé que le gouvernement avait parachevé les discussions avec le FMI et que des concertations ont lieu entre les deux parties en attendant le lancement des négociations officielles pour conclure un accord de financement.
La ministre des finances a fait savoir, à cette occasion, que la cheffe du gouvernement, Najla Bouden, qui avait présidé la délégation tunisienne au Forum économique de Davos (23 au 24 mai 2022), en Suisse s’était entretenue avec la Directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva.
La ministre a qualifié cet entretien, qui a porté sur le programme de réformes économiques, de « fructueux » et « positif », soulignant qu’il a été salué par le FMI.
Défis structurels
En attendant le lancement des négociations avec le FMI pour parvenir à un accord qui lui permettrait de mobiliser 4 milliards de dollars pour financer le budget de l’Etat dans le cadre d’un programme national de réformes, la Tunisie reste confrontée à des « défis structurels majeurs », comme l’avait souligné l’équipe du FMI venue en mission à Tunis en mars dernier.
Selon le FMI, « la Tunisie fait face à des défis structurels majeurs qui se manifestent à travers des déséquilibres macroéconomiques profonds, une croissance très faible malgré son fort potentiel, un taux de chômage trop élevé, un investissement trop faible, et des inégalité sociales. A ces défis structurels s’ajoutent, aujourd’hui, l’impact de la crise sanitaire et de la guerre en Ukraine ».
Le FMI a souligné que le programme de réforme des autorités tunisiennes vise à combler d’une manière durable et équitable ces défis, bien à court terme pour atténuer les répercussions de la guerre en Ukraine sur l’économie ainsi qu’à moyen terme, pour assurer une croissance plus forte, durable et inclusive et une meilleure protection sociale.
Le FMI a préconisé de réduire le déficit budgétaire « à travers une fiscalité équitable », « une stricte maîtrise de la masse salariale » et « un meilleur ciblage des subventions ». Il appelle aussi à une réforme de fond des entreprises publiques, jugée incontournable pour résorber les déséquilibres et rétablir la compétitivité de l’économie tunisienne.