Le premier juge d’instruction du tribunal de première instance de Tunis a ordonné, ce vendredi 13 février 2025, l’incarcération du propriétaire d’une société spécialisée dans les études et les consultations.
Il est suspecté d’être à la tête d’un réseau impliqué dans la création de centaines d’entreprises fictives, servant à l’obtention frauduleuse de visas et de titres de séjour.
D’après les enquêtes menées par l’unité nationale de recherche sur les crimes financiers complexes, le suspect aurait mis en place plus de trente sociétés fictives au profit de migrants originaires d’Afrique subsaharienne.
Ces entreprises étaient utilisées pour obtenir illégalement des titres de séjour en exploitant les facilités offertes aux investisseurs, moyennant des sommes d’argent variables.
Les investigations ont également révélé que l’individu aurait fondé plus de 350 autres sociétés fictives destinées à des Tunisiens souhaitant émigrer à l’étranger.
Ces structures permettaient de modifier la catégorie professionnelle sur les cartes d’identité et passeports, les déclarant comme « gérants d’entreprise » afin de faciliter l’obtention de visas auprès des ambassades étrangères sous couvert de participation à des événements et salons internationaux.
Les recherches menées par l’unité nationale de lutte contre les crimes financiers complexes, en collaboration avec la police judiciaire d’El Gorjani, ont également mis en lumière la falsification de documents officiels provenant d’institutions telles que la Banque centrale de Tunisie et la Direction générale de la comptabilité publique.
Le suspect a été placé en garde à vue pendant 48 heures, poursuivi pour son rôle présumé dans la formation d’un réseau criminel dédié à l’organisation de l’émigration illégale. Ses complices, actuellement en fuite, font l’objet de mandats de recherche.
À l’issue de son audition par le juge d’instruction du tribunal de première instance de Tunis, un mandat de dépôt a été prononcé contre lui, et l’enquête se poursuit afin d’élucider toutes les ramifications de cette affaire.