« Entre la signature du premier prêt avec le FMI en juin 2013 et la dernière revue du FMI de juillet 2017, le dinar tunisien a perdu 49% de sa valeur face au dollar américain », note l’Observatoire Tunisien de l’Economie (OTE).
Dans une note intitulée « Comment le FMI attaque la valeur du dinar tunisien ? », l’OTE explique la pression constante exercée par le FMI sur la Banque Centrale Tunisienne (BCT) pour qu’elle laisse chuter le dinar tunisien.
Selon l’Observatoire, le FMI effectue des revues régulières qui modifient fréquemment la valeur « réelle » du dinar, souhaitée par le FMI.
Les traits horizontaux sur la figure représentent la valeur, estimée par le FMI à chaque revue, que devrait avoir le dinar.
A chaque revue, le FMI a estimé, à travers ses modèles, que le dinar était surévalué d’environ 10%. Cette estimation a servi à mettre la pression sur la BCT pour qu’elle laisse la valeur du dinar chuter.
« Comme le montre la figure, quand le dinar atteint la valeur souhaitée par le FMI, le FMI réalise une nouvelle modélisation qui estime que le dinar doit à nouveau baisser de 10%, et ainsi de suite.
Contrairement à l’expérience égyptienne où le FMI a ordonné la chute de la livre égyptienne d’environ 50% face au dollar américain du jour au lendemain (novembre 2016), le FMI a adopté une stratégie par étape en Tunisie, via ses modèles mathématiques, pour atteindre le même objectif.
En effet, entre le début du premier prêt (juin 2013) et la dernière revue du FMI (juillet 2017), le dinar tunisien a perdu 49% de sa valeur face au dollar américain. De plus, le FMI a récemment changé de modèle mathématique et estime à présent (revue de juillet 2017) que le dinar est surévalué de 16,7%, ce qui équivaut à un taux de change de 1 USD pour 2,87 TND », explique l’observatoire de l’économie.
Rappelons que le 22 août, le dinar tunisien a atteint le niveau de 2.8810 TND contre 2.840 TND, fin juillet dernier.