La Garde nationale a déjoué un trafic inédit : de la cocaïne et des psychotropes dissimulés dans des bouteilles d’oxygène à bord d’ambulances étrangères.
La scène pourrait sembler tirée d’un polar. Des ambulances étrangères sillonnant discrètement le sud tunisien, des bouteilles d’oxygène hermétiquement scellées et, à l’intérieur, non pas de l’air vital, mais des comprimés psychotropes et de la cocaïne.
La Garde nationale vient de mettre fin à un trafic d’un genre inédit, révélant l’inventivité inquiétante des réseaux de narcotrafic transfrontaliers.
Une logistique médicale détournée
L’opération, menée par la brigade centrale de lutte contre les stupéfiants de Ben Arous en coordination avec l’unité frontalière terrestre de Médenine, a permis de saisir près de 92 000 comprimés de Pregabalin – un médicament détourné de son usage thérapeutique – et un kilogramme de cocaïne.
Le tout était dissimulé dans des bouteilles d’oxygène destinées à des ambulances de transport sanitaire international, un camouflage quasi indétectable sans inspection minutieuse.
Dix personnes ont été arrêtées, dont six ressortissants étrangers, confirmant l’ampleur internationale du réseau. Les parquets de Ben Arous et de Médenine ont ordonné leur mise en détention et l’ouverture d’une enquête conjointe.
Des frontières poreuses, des trafics inventifs
Ce coup de filet révèle la sophistication croissante des filières de contrebande qui exploitent la position du sud tunisien comme zone de passage entre l’Afrique du Nord et l’Europe.
Selon des sources sécuritaires, le matériel saisi provenait de l’étranger, laissant supposer un acheminement via les zones frontalières du sud tunisien, sans qu’un lien précis n’ait été confirmé.
Sous couvert d’activités humanitaires ou médicales, certains trafiquants utilisent des véhicules sanitaires et des itinéraires transfrontaliers pour contourner les contrôles douaniers.
Cette affaire illustre les limites de la coopération sécuritaire régionale face à des réseaux de plus en plus professionnels.
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