Le drame de Mezzouna, qui a coûté la vie à trois élèves suite à l’effondrement d’un mur dans un lycée secondaire, prend désormais une tournure judiciaire. Le parquet du tribunal de première instance de Sidi Bouzid a annoncé, par la voix de son porte-parole, Jawhar Gabsi, l’ouverture officielle d’une enquête pour homicide involontaire.
Invité sur les ondes de Jawhara FM, ce mardi 15 avril 2025, Jawhar Gabsi a précisé que l’objectif de cette enquête est de déterminer les responsabilités exactes dans ce drame qui a profondément choqué l’opinion publique tunisienne.
« Les responsables seront poursuivis pour homicide involontaire, mais aussi pour blessures involontaires causées par négligence, imprudence, ou non-respect des règlements », a-t-il déclaré.
Une instruction susceptible d’évoluer vers des qualifications plus graves
Selon le magistrat, les chefs d’accusation initiaux relèvent de délits passibles de deux ans de prison, mais l’enquête pourrait aboutir à des requalifications en crimes, notamment si des manquements graves sont identifiés. Ces derniers pourraient alors être punis de peines allant jusqu’à cinq ans de réclusion ou plus.
« L’instruction en cours permettra non seulement d’identifier les faits, mais aussi de désigner les responsables à chaque niveau : administratif, technique ou décisionnel », a ajouté Gabsi.
Un drame révélateur d’un dysfonctionnement systémique
Ce drame, survenu dans un établissement vétuste de Mezzouna, soulève de nombreuses questions sur l’état des infrastructures scolaires en Tunisie. La pression s’accentue sur les autorités éducatives et les instances locales, soupçonnées d’inaction malgré les alertes répétées sur la dégradation des bâtiments scolaires.
L’enquête en cours sera donc scrutée de près, non seulement pour rendre justice aux victimes et à leurs familles, mais aussi pour mettre au jour d’éventuelles failles dans la chaîne de responsabilité, du niveau local au niveau central.