A la suite de l’effondrement tragique d’un pan du mur du lycée secondaire de Mazzouna, dans le gouvernorat de Sidi Bouzid, qui a coûté la vie à trois élèves et blessé deux autres, plusieurs partis politiques ont vivement réagi en dénonçant la défaillance des autorités publiques à tous les niveaux. Ils appellent à la transparence, à la reddition des comptes et à une réforme urgente du système éducatif.
Appels à la responsabilité politique
Le parti al-Joumhouri a exprimé, dès lundi, sa « profonde indignation » face à ce drame qu’il qualifie de conséquence directe d’une négligence institutionnelle prolongée. Il a tenu la présidence de la République ainsi que le gouvernement pour responsables, tant sur le plan moral que politique, de la dégradation alarmante des établissements scolaires publics.
Exigence d’une enquête judiciaire indépendante
De son côté, le Courant Populaire a appelé à l’ouverture immédiate d’une enquête judiciaire pour déterminer les responsabilités, non seulement au niveau local, mais également régional et national. Le parti considère cet incident comme un révélateur d’une crise structurelle qui touche l’ensemble du système éducatif, en particulier dans les régions marginalisées de l’intérieur du pays.
Ennahdha plaide pour un plan national de réhabilitation
Le mouvement Ennahdha, pour sa part, a fermement condamné « la négligence chronique » des autorités, estimant que cette catastrophe aurait pu être évitée si les infrastructures scolaires avaient été régulièrement inspectées et rénovées. Le parti appelle à l’élaboration en urgence d’un plan national de réhabilitation des établissements éducatifs publics, afin de prévenir de futurs drames.
Al-Massar réclame une réforme globale du système éducatif
Le parti al-Massar a souligné l’ampleur de la crise que traverse l’école publique tunisienne, marquée par l’absence d’entretien, le manque de suivi et des budgets insuffisants. Selon lui, ce drame met en lumière l’urgence de lancer une réforme en profondeur du système éducatif, incluant à la fois l’amélioration des infrastructures, la formation des enseignants et la révision des contenus pédagogiques.
Le Parti destourien libre dénonce une défaillance généralisée
Quant au Parti destourien libre (PDL), il a pointé du doigt l’abandon total des établissements scolaires par l’État, accusant les autorités de ne pas assurer la sécurité des élèves, enseignants et cadres administratifs. Le PDL estime que ce drame est le résultat prévisible d’années de laxisme, en particulier dans les écoles en situation de vétusté extrême.
Un drame révélateur d’un malaise national
L’effondrement survenu lundi 14 avril 2025 à Mezzouna n’est pas un cas isolé. Il vient illustrer l’état de délabrement avancé d’un grand nombre d’établissements scolaires en Tunisie, en particulier dans les régions rurales et défavorisées. Selon des chiffres récents, plus de 4500 écoles sur les 6102 que compte le pays nécessitent des travaux urgents.
Deux des victimes sont décédées sur les lieux du drame, tandis que la troisième a succombé à ses blessures en route vers l’hôpital régional. Deux autres élèves blessés sont toujours en soins, leur état est stable.
Ce drame a provoqué une onde de choc dans tout le pays, donnant lieu à une grève générale à Mazzouna, à des cérémonies d’hommage, mais aussi à un vaste mouvement de contestation réclamant vérité, justice et réformes concrètes.