La Compagnie des Phosphates de Gafsa (CPG), pilier de l’économie tunisienne, a enregistré une augmentation notable de sa production de phosphate commercial en 2024, atteignant 3,03 millions de tonnes.
Ce chiffre marque une amélioration par rapport à l’année précédente, où la production s’était établie à 2,9 millions de tonnes. Avec une moyenne mensuelle d’environ 250 000 tonnes, la CPG affiche des signes de reprise après plusieurs années marquées par des défis économiques et sociaux.
Relance progressive
L’augmentation de la production en 2024 est perçue comme un premier pas vers une relance durable du secteur du phosphate, qui représente une part importante des exportations tunisiennes. Depuis quelques années, la CPG fait face à de nombreux obstacles, notamment des mouvements sociaux, des interruptions d’activité, ainsi que des problèmes liés au vieillissement des équipements.
Pour surmonter ces défis, la compagnie a adopté une stratégie de modernisation et d’amélioration de son rendement. Parmi les mesures phares, l’acquisition de nouveaux équipements et machines, l’optimisation des processus de production, et le renforcement des ressources humaines.
Objectif : 5 millions de tonnes en 2025
Fort de cette progression, la CPG s’est fixé un objectif ambitieux : atteindre une production de 5 millions de tonnes de phosphate commercial en 2025.
Pour y parvenir, plusieurs initiatives sont en cours comme les investissements dans les infrastructures, la diversification des marchés et le développement durable.
Cette hausse de la production intervient dans un contexte où la demande mondiale de phosphate continue de croître, en raison de l’augmentation des besoins en engrais pour soutenir la sécurité alimentaire mondiale.
Les prix du phosphate sur le marché international, bien qu’instables, restent à des niveaux relativement élevés, offrant ainsi une opportunité pour la CPG de maximiser ses revenus d’exportation.
Défis à relever
Malgré ces progrès, la CPG doit encore surmonter plusieurs défis pour maintenir cette dynamique. Les mouvements sociaux et les grèves restent un risque majeur pouvant affecter les activités de la compagnie.
La CPG doit également rivaliser avec des acteurs majeurs du marché mondial, comme le Maroc, qui dispose d’une infrastructure et d’un réseau logistique bien établis.
Par ailleurs, la surexploitation des ressources en eau, essentielles pour la production de phosphate, demeure une préoccupation environnementale et économique.
Rappel
La production de phosphate en Tunisie avait atteint 8,1 millions de tonnes en 2010, un record, mais depuis 2011, elle connaît des fluctuations notables. Les années suivantes ont vu une baisse marquée, avec des niveaux qui varient entre 2,4 millions de tonnes en 2011 et 4,4 millions de tonnes en 2017.
La chute la plus considérable a eu lieu entre 2010 et 2011, où la production est passée de 8,1 à 2,4 millions de tonnes, soit une diminution de presque 70%.