Lors d’une interview accordée hier, dimanche 19 octobre 2020, à la chaine Watania 1, le Chef du gouvernement s’est exprimé sur plusieurs sujets d’actualité occupant l’opinion publique en Tunisie, notamment la lutte contre le Coronavirus.
Epidémie et lutte contre le Coronavirus
Mechichi a reconnu, dans son intervention, que la situation sanitaire actuelle est difficile et risque de s’aggraver, soulignant, en revanche, que l’Etat ne sera pas dans l’incapacité de lutter contre le virus.
Il a réaffirmé qu’un confinement général n’est pas à l’ordre du jour, expliquant qu’il n’est pas possible de traiter le virus avec des solutions circonstancielles, comme cela a été fait durant la première vague.
Concernant le fonds 1818, Mechichi a assuré qu’aucun millime des 201 millions de dinars n’a été encore dépensé.
Il a expliqué que le processus de décaissement des fonds avait été perturbé en raison de la bureaucratie, indiquant qu’il avait ordonné de trouver une solution vu que « nous sommes en état de guerre ».
Il est également revenu sur la pénurie en cadres médicaux et paramédicaux à travers le pays. Il a annoncé dans ce sens avoir autorisé le recrutement exceptionnel de plus de 1300 agents de santé qui seront sollicités dans le cadre de la lutte contre le Coronavirus.
L’affaire des laboratoires privés qui effectuent les tests RT-PCR à un prix supérieur à 209 dinars n’est pas passée inaperçue, assure le Chef du gouvernement. Il a confirmé que des décisions allant jusqu’à la fermeture des laboratoires pourraient être prises.
Il a également souligné dans un contexte connexe que l’État peut recourir à la décision de faire appel aux cliniques privées pour accueillir les patients Covid-19 dans le cas où la situation sanitaire l’exige.
Mechichi a ajouté que l’État prendra en charge tout patient qui n’a pas trouvé de lit de réanimation dans les hôpitaux publics et qui s’est dirigé vers une clinique privée.
Carthage et La Kasbah
Concernant sa relation avec le président de la République, Kais Saied, l’a qualifiée de « très bonne » sur le plan humain et qu’il existe un respect mutuel.
Sur le plan institutionnel, la relation est régie par la constitution et contrôlée par des pouvoirs constitutionnels, ajoute Mechichi.
El Kamour
Le sujet d’El Kamour a également été évoqué par le responsable lors de l’interview : selon ses dires, « la fermeture de la pompe du champ pétrolifère » dans le champ d’El Kamour coûte à l’Etat environ 800 millions de dinars.
« Nous nous sommes retrouvés face aux engagements pris par les gouvernements précédents, et nous continuerons à négocier ces accords, y compris le règlement de l’accord sur les sociétés de l’environnement, de plantation et de jardinage bien qu’elles soient incapables de créer de la richesse.
Il a expliqué que les négociations avec la coordination d’El Kamour ont été suspendues, tandis qu’un dialogue se poursuit avec les habitants de Tataouine pour parvenir à un accord.
Dettes et finances
Mechichi a estimé que la situation financière de la Tunisie est très difficile, ce qui a poussé le gouvernement à modifier le déficit budgétaire dans le projet de loi de finances complémentaire pour l’année en cours de 3% à 14% environ, soulignant son engagement à fournir des chiffres réels pour les budgets financiers.
Dans le même contexte, il a indiqué que le secteur public doit être restructuré, considérant que le processus de réforme ne peut être achevé que si l’État paye ses dettes aux institutions publiques.
Près de quatre mille milliards ont été alloués pour rembourser ces dettes, assure-t-il.
Chômage
Dans un autre contexte, Hichem Mechichi s’est engagé à mettre en œuvre la loi n° 38 de 2020 relative aux dispositions exceptionnelles de recrutement dans le secteur public pour ceux dont le chômage a dépassé 10 ans.
Il a souligné que le gouvernement s’emploie actuellement à développer des mesures pratiques pour la mettre en œuvre en restreignant les groupes concernés par cette loi et d’allouer un budget pour l’activer.
Projet de loi sur la protection des forces de l’ordre
Le Chef du gouvernement a expliqué que le projet de loi sur la protection des forces de l’ordre a été retiré afin d’effectuer plus d’évaluation des mesures proposées.
Et d’ajouter la possibilité de soumettre, dans la période à venir, un projet de loi similaire qui gagnerait une plus grande approbation.