Un terrible accident est survenu hier, mardi 30 juillet 2025, sur l’autoroute de La Marsa (route nationale 9), au niveau de Sidi Daoud. Un véhicule a percuté violemment l’un des piliers du pont piétonnier, causant la mort d’au moins une personne sur le coup, selon les premiers éléments disponibles.
Les images étaient tellement choquantes que les témoins sur place fondaient en larmes. Les secours sont intervenus rapidement, mais n’ont pu que constater les dégâts humains et matériels. Une enquête est en cours.
Cet énième drame relance les débats sur la dangerosité extrême de cet axe routier pourtant situé en plein cœur de la banlieue huppée de Tunis. Car depuis plusieurs années, l’autoroute de La Marsa s’est imposée comme un théâtre quotidien d’accidents, de dépassements de vitesse et de comportements à hauts risques.
Une autoroute à haut risque
L’autoroute de La Marsa, officiellement la RN9, relie la capitale tunisienne à la banlieue nord en traversant des zones très densément peuplées : Sidi Daoud, El Aouina… jusqu’à La Marsa. Si elle a fait l’objet d’importants travaux de modernisation ces dernières années, avec l’élargissement à plusieurs voies et la construction de ponts piétonniers, cela n’a pas suffi à endiguer l’insécurité chronique qui y règne.
Chaque jour, cette autoroute voit défiler des milliers de véhicules, mais aussi de nombreux piétons imprudents qui traversent en dehors des passages sécurisés, malgré la présence de ponts piétons à Carrefour et Sidi Daoud. Beaucoup de passants, notamment des ouvriers et étudiants, continuent à défier le danger, faute de transports en commun fiables ou de trottoirs aménagés.
Vitesse, taxis collectifs et rodéos nocturnes
Mais les piétons ne sont pas les seuls en cause. La vitesse excessive sur la RN9 est devenue un fléau, en particulier sur les tronçons dépourvus de radars fixes surtout fonctionnels. La nuit, l’autoroute devient une véritable piste de course pour motos et voitures sportives, dans une ambiance digne de Fast & Furious. Aucun contrôle sérieux n’est exercé.
Les taxis collectifs, omniprésents sur cet axe, aggravent la situation par leurs arrêts intempestifs, leurs changements de voie brutaux, et leur indifférence au code de la route. Quant aux véhicules particuliers, les comportements agressifs sont monnaie courante.
Une autoroute de la mort qui inquiète
Depuis son aménagement en voie express dans les années 2010, l’autoroute de La Marsa était censée fluidifier le trafic entre la capitale et sa banlieue huppée. Mais avec la croissance urbaine non maîtrisée, le nombre exponentiel de véhicules, et l’absence de plan sérieux de sécurité routière, cette infrastructure s’est transformée en cauchemar quotidien pour les usagers.
Selon des chiffres non officiels, plusieurs dizaines d’accidents graves y ont lieu chaque année, faisant des morts et des blessés graves, sans compter les embouteillages monstres qui paralysent parfois tout l’est de Tunis.
Des solutions qui tardent à venir
Face à cette situation, plusieurs pistes peuvent être envisagées :
- Renforcement des radars fixes et mobiles, en particulier aux points noirs (Carrefour, Sidi Daoud, El Aouina).
- Installation de caméras de surveillance intelligentes pour verbaliser les infractions (dépassements, vitesse, franchissements interdits).
- Encadrement strict des taxis collectifs, avec des points d’arrêt délimités et des amendes dissuasives.
- Campagnes de sensibilisation ciblées pour les piétons, notamment dans les zones industrielles et scolaires.
- Aménagement de voies pour deux-roues, afin d’éviter les conflits entre motos et voitures.
- Surveillance accrue de nuit, pour prévenir les rodéos illégaux.
Une urgence nationale
L’accident de mardi n’est malheureusement qu’un écho de la tragédie quotidienne vécue sur la RN9. Il est temps que les autorités agissent fermement pour transformer cette autoroute, aujourd’hui perçue comme une trappe mortelle, en un axe sécurisé à la hauteur de son importance stratégique.
Sans volonté politique forte, la RN9 continuera de porter le triste surnom d’autoroute de la mort… en plein cœur de la capitale.
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