L’Etat a fait toujours état d’une situation catastrophique des entreprises publiques et de tout le secteur public, une crise qui a été toujours marquée par une dette insoutenable qui pèse sur l’activité de ces établissements. Mais l’Etat connait-il vraiment la situation de ces entreprises ? Dispose-t-il de données claires sur leurs états financiers ? A en croire Kamel Ayadi, Président du Haut-Comité du Contrôle Administratif et Financier, la réponse sera négative.
En effet, ce responsable a affirmé hier mercredi 17 juin, « qu’aucun audit réel n’a été réalisé dans le secteur public pour déterminer les causes de la situation » catastrophique » à laquelle sont parvenus, aujourd’hui les entreprises et établissements publics ».
Auditionné par la commission de l’organisation de l’administration et des affaires des forces porteuses d’armes à l’Assemblée des Représentants du Peuple, Ayadi s’est interrogé sur le rôle du système juridique dans ce dossier, appelant l’Exécutif à dévoiler sa stratégie pour sauver le secteur.
Il rappelle dans ce sens que « l’idée de la mise en place d’une structure unique spécialisée, chargée du suivi de la gouvernance des établissements, sous la tutelle de la présidence du gouvernement et du ministère des Finances n’est en aucun cas fondée sur une étude d’évaluation de la rentabilité des établissements, créés ou rattachés au premier ministère depuis 2002″.
La situation des entreprises publiques est plus qu’inquiétante si on se réfère aux chiffres officiels présentés récemment par le ministère des Finances. En effet, c’est dans ce sens que le ministre des Finances Nizar Yaiche, avait révélé que la dette des entreprises publiques a atteint six milliards de dinars. Il avait affirmé dans ce sens que son département s’engage à publier un document détaillé sur la situation financières des différentes entreprises publiques, soulignant la nécessité de trouver une solution radicale à ces entreprises.
En visite le 13 juin 2020 dans le gouvernorat de Jendouba, le chef du gouvernement Elyes Fakhfakh est revenu sur ce dossier qui pèse lourdement sur l’économie nationale. Pour lui, nous sommes arrivés à une impasse où rester les bras croisés ne fera qu’empirer la situation. « Nous pensons qu’il n’est plus possible de laisser les choses comme elles sont dans ces entreprises publiques, si on continue à ne rien faire, la facture sera très lourde », a-t-il mis en garde, laissant présager que son gouvernement prépare un plan de restructuration pour ces entreprises comme la STEG, la SONEDE et Tunisair.