L’Association de l’Education Environnementale pour les Futures Générations (AEEFG) a appelé le gouvernement tunisien à retirer immédiatement, le talc en poudre pour bébé « Baby powder » de la marque « Johson and Johson (J&J) ».
Cette association appelle également, « à mettre fin à la vente de tous les produits, dont la composition contient du talc cancérigène, surtout en l’absence de preuve d’analyses confirmant l’innocuité de ces produits de l’amiante selon les consignes de l’OMS ».
Selon l’agence TAP, qui a relayé cet appel, ce produit a déjà été retiré du marché dans le pays d’origine et au Canada. L’agence a constaté que le talc de cette marque est présent en Tunisie, sur les étalages de grandes surfaces.
D’après l’AEEFG, « tous les produits cosmétiques à base de talc contaminé par de l’amiante doivent être retirés et interdits de vente car lors de l’extraction du talc des mines, l’amiante se trouve à proximité des dépôts de talc sous terre et le contamine ». L’association rappelle que plusieurs fabricants dans le monde ont remplacé la poudre de talc par de l’amidon de maïs et de la poudre de riz.
L’association appelle ainsi le gouvernement « à ne plus stocker des produits obsolètes venant de l’étranger », « à s’engager fermement, dans la lutte contre l’influence corrosive des produits étrangers » et « à redynamiser son système de surveillance pour alerter les services et les autorités nationales sur les décisions d’interdiction des produits internationaux… »
L’association dénonce, par ailleurs, les doubles standards appliqués par certaines sociétés étrangères qui continuent d’exporter des produits interdits dans leurs pays d’origine et dans plusieurs pays développés comme l’Europe.
Le talc en poudre incriminé est interdit aux Etats-Unis et au Canada. En mai 2020, Johnson and Johnson avait d’ailleurs annoncé qu’il mettrait fin à la vente de sa poudre de talc pour bébé aux Etats-Unis et au Canada, après que des milliers de femmes ayant utilisé le produit aient développé un cancer de l’ovaire et aient engagé des poursuites contre la société.
Le 23 juin 2020, une cour d’appel américaine a confirmé un jugement de 2,1 milliards de dollars contre J&J pour la poudre de talc ayant causé le cancer des ovaires chez 22 femmes – dont la moitié était déjà décédée. En mars 2020, J&J avait 19400 réclamations en cours liées à ce talc en poudre et une analyse récente de la FDA [l’autorité sanitaire fédérale, ndlr] révélant la présence d’amiante dans un lot de talc « Johnson’s Baby Powder ». Mais l’AEEFG souligne que J&J a continué à vendre ce produit dans d’autres pays.