À l’approche de l’Aïd al-idha 2025, les prix exorbitants des moutons de sacrifice ont déclenché une vague d’indignation en Tunisie. L’Organisation tunisienne pour l’orientation du consommateur a tiré la sonnette d’alarme ce week-end, dénonçant de graves dépassements sur le marché des ovins et des viandes rouges.
Dans un communiqué au ton ferme, l’organisation fustige une flambée « sans précédent » des prix, imputable à des pratiques de monopole, des violations manifestes de la loi sur la concurrence et une spéculation massive. Alors que le coût de production d’un kilogramme vivant d’agneau s’élèverait à environ 13 dinars, les consommateurs ont dû payer jusqu’à 60 dinars chez les bouchers, un écart jugé « économiquement injustifiable » et assimilé à de l’exploitation commerciale abusive.
Mais au-delà du volet économique, l’organisation évoque un enjeu social majeur : des milliers de familles tunisiennes ont été privées de l’accomplissement d’un rituel religieux fondamental. « Ce dossier dépasse la simple question des prix : il s’agit désormais d’une crise sociale et humaine », souligne le communiqué.
Appelant à une enquête approfondie et à des sanctions exemplaires, l’organisation met en garde contre une « culture de l’impunité » qui menace la confiance entre les citoyens et les institutions. Elle rappelle que la protection du consommateur est un droit constitutionnel et exhorte l’État à agir.
Parmi les solutions proposées, elle appelle à un plan national durable et équitable : plafonnement des prix de la viande rouge, fixation de marges bénéficiaires maximales à chaque étape, structuration des prix sous supervision gouvernementale, et mesures de régulation strictes pour garantir l’équilibre du marché et préserver le pouvoir d’achat des Tunisiens.