Chaque année, à l’approche de l’Aïd al-Fitr, les spécialistes des astres scrutent le ciel et nous livrent leurs prédictions sur la date exacte du début de Chawal.
En Tunisie, deux institutions référentes en matière d’astronomie, la Cité des Sciences de Tunis et la Société Astronomique de Tunisie (SAT), viennent d’annoncer des dates divergentes : l’une fixe l’Aïd au dimanche 30 mars, l’autre au lundi 31 mars. Ironie du sort, ces calculs, censés apporter clarté et précision, plongent au contraire l’opinion publique dans la confusion.
Cette cacophonie n’est pas une première. Depuis plusieurs années, l’observation du croissant lunaire oppose tenants de la tradition et défenseurs des calculs scientifiques. Pourtant, lorsque ces mêmes calculs se contredisent entre eux, il devient difficile de leur accorder un rôle décisif dans la détermination du calendrier. En fin de compte, la décision reste entre les mains du Mufti de la République, seul habilité à trancher et à apporter une réponse officielle.
Alors, à quoi bon ces prévisions si elles ne font qu’ajouter au doute ? L’astronomie est une science précise, mais son interprétation appliquée à la réglementation semble encore sujette à débats. Tant que les méthodes de calcul ne font pas consensus, ces annonces parallèles ne sont que des exercices théoriques, sans impact réel sur la décision finale. Le dernier mot appartient toujours à l’autorité religieuse, et en attendant son verdict, ces discordances scientifiques ne font que confirmer une évidence : la lune n’a pas fini de nous jouer des tours.