L’avocat et ancien magistrat Ahmed Souab est convoqué ce mercredi 23 avril 2025 devant le juge d’instruction du bureau 12 au sein du pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme. Son audition est prévue à 10h30, dans le cadre d’une enquête toujours en cours à son encontre.
L’information a été confirmée par son avocat, Me Sami Ben Ghazi, qui a réaffirmé la volonté de son client de coopérer pleinement avec la justice, tout en dénonçant le caractère infondé des poursuites engagées contre lui.
Un juge d’instruction auprès du pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme a ordonné, hier, lundi 21 avril 2025, le placement en garde à vue de l’avocat et ancien juge administratif. Le parquet général près la Cour d’appel de Tunis a ordonné l’ouverture d’une information judiciaire contre lui auprès du pôle, pour une série d’accusations liées au terrorisme ainsi qu’à des crimes de droit commun connexes.
Ces accusations incluent notamment : la menace de commettre des actes terroristes dans le but de contraindre une personne à agir ou à s’en abstenir, la mise en danger de la vie d’une personne bénéficiant d’une protection, et des menaces passibles de sanctions pénales.
Hier, en marge de l’interpellation d’Ahmed Souab, la porte-parole du pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme, a indiqué que l’enquête contre l’avocat a été déclenchée après la diffusion d’une vidéo montrant Ahmed Souab devant la Maison de l’Avocat le 19 avril 2025.
Dans cette séquence, il aurait déclaré, en dialecte tunisien : « Les couteaux ne sont pas pour les détenus, les couteaux sont pour le juge de la chambre qui va statuer maintenant sur plusieurs dossiers », tout en mimant un geste d’égorgement avec sa main au niveau du cou.
Elle a précisé que cet acte a été constaté par l’unité nationale de lutte contre les crimes terroristes, dans un rapport transmis par le parquet du pôle judiciaire antiterroriste au procureur général, compte tenu du statut d’avocat de l’intéressé. L’information judiciaire a été ouverte en raison de la gravité des faits, après avoir suivi les procédures légales requises pour un avocat.
Le Conseil de l’Ordre national des avocats de Tunisie a vivement réagi. Dans un communiqué publié le 22 avril, il a dénoncé les poursuites engagées contre Me Souab, y voyant de graves atteintes au droit à un procès équitable, au respect de la défense et à la présomption d’innocence.