La Cour d’appel de Tunis a confirmé la peine de 16 ans de prison ferme prononcée à l’encontre de l’homme d’affaires Belhassen Trabelsi dans le cadre de l’affaire Carthage Cement. La chambre criminelle spécialisée dans les affaires de corruption financière a retenu à son encontre des faits de corruption financière et administrative liés à la privatisation et à la gestion de l’entreprise.
Selon les éléments de l’enquête, Trabelsi aurait abusé de son influence, en tant que membre de la famille de l’ancien président Zine el-Abidine Ben Ali, pour intervenir dans le processus d’attribution des parts de l’entreprise à des conditions favorables et au mépris des règles de transparence.
Dans la même affaire, un autre homme d’affaires a vu sa peine réduite à cinq ans de prison. Un avocat également poursuivi a été radié de la procédure en raison de son décès.
Belhassen Trabelsi n’a pas comparu devant la justice tunisienne, sa condamnation ayant été prononcée par contumace. Depuis la révolution de 2011, il a fui la Tunisie. Arrêté en France en 2019, il a fait l’objet d’une demande d’extradition émise par les autorités tunisiennes.
Cependant, en janvier 2021, la justice française a refusé cette extradition, invoquant notamment des risques de traitements inhumains et dégradants en cas de remise aux autorités tunisiennes. Il réside depuis en France, sans n’avoir purgé aucune des peines prononcées contre lui.
La condamnation dans l’affaire Carthage Cement s’ajoute à une série de jugements rendus contre Belhassen Trabelsi dans diverses affaires de corruption :
Spoliation de terrains domaniaux à Hammamet : 10 ans de prison
Affaire Cactus Prod : 10 ans de prison
Détournement de fonds à la Banque de Tunisie : 8 ans de prison
Affaire Ennakl Automobiles : 6 ans pour enrichissement illicite
Affaire Carthage Cement : 16 ans confirmés en appel
Autres dossiers en cours : blanchiment d’argent, abus de pouvoir, malversations
En l’absence d’extradition, les condamnations contre Belhassen Trabelsi restent pour l’instant théoriques.