La chambre criminelle spécialisée dans les affaires de terrorisme auprès du tribunal de première instance de Tunis a examiné, vendredi 11 avril 2025, le dossier démantelé lié à la cellule de recrutement et d’incitation à l’assassinat du martyr Chokri Belaid.
L’enquête concerne plusieurs figures du mouvement interdit Ansar al-Charia, notamment son chef, le terroriste Seifallah Ben Hassine, alias Abou Iyadh, un imam de la mosquée du quartier El Khadra connu pour sa proximité avec ce dernier, ainsi que le dirigeant du mouvement Slaim Kantari (alias Abou Ayoub), le responsable de la branche médiatique du groupe, Afif El Amouri, et d’autres accusés, dont Sami Sayyed et Ahmed Rouissi.
Les avocats de certains prévenus ont demandé un report afin de mieux consulter le dossier et préparer leur défense. Un avocat représentant les membres du collectif de défense du martyr Chokri Belaid a également sollicité un délai supplémentaire pour étoffer ses requêtes. La cour a accédé à ces demandes et décidé de reporter l’audience au 15 juin prochain.
Une cellule accusée de planification et d’incitation
Selon le dossier, les membres de cette cellule sont accusés d’avoir planifié et incité à l’assassinat de Chokri Belaid, tout en constituant une aile médiatique pour Ansar al-Charia afin de recruter des jeunes, les embrigader dans des cellules terroristes, assurer un soutien financier, diffuser de fausses informations, documenter les opérations terroristes et redorer l’image des terroristes retranchés dans les montagnes.
Peines allant de l’acquittement à 120 ans de prison
Pour rappel, la même chambre criminelle avait déjà rendu ses jugements dans le dossier principal de l’assassinat de Chokri Belaid, prononçant la peine de mort contre quatre accusés : Mohamed Amine Kacem (le conducteur du scooter), Ezzeddine Abdellaoui (un agent de sécurité révoqué), Mohamed Aouadi (chef de l’aile militaire) – ces deux derniers ayant assisté à une réunion au domicile d’Abou Iyadh à Hammam-Lif où l’assassinat avait été validé.
La peine de mort a également été prononcée contre Mohamed El Akkari, chef de la sécurité du mouvement interdit, tandis que Mohamed Ali Dammak, qui a loué la voiture utilisée dans le crime, et le médecin Abderraouf Talbi ont été condamnés à la prison à perpétuité. D’autres condamnations vont de l’acquittement à un total de 120 ans de prison, selon les peines cumulées infligées individuellement à certains accusés.
Certaines peines ont été assorties de l’exécution immédiate. Par ailleurs, la justice a classé sans suite les charges contre cinq accusés au motif qu’ils avaient déjà été poursuivis pour les mêmes faits dans d’autres affaires. Tous les accusés sont soumis à un contrôle administratif d’une durée de 3 à 5 ans.
La cour a également condamné Ahmed Melki (alias “Somali”) à 30 ans de prison, Mohamed El Omri à 30 ans, Karim El Kelai à 20 ans, Saber El Mechergui à 20 ans, Yasser El Moulhi à 18 ans, Riadh El Ouertani à 20 ans, Houssem Mezlini à 8 ans, et t a acquitté Seifeddine El Arfaoui.