Désignée le 29 septembre dernier à la tête du gouvernement, devenant ainsi la première femme cheffe de gouvernement en Tunisie et dans le monde arabe, Najla Bouden a un bilan mitigé.
Pour certains, sa prestation passe inaperçue, alors que pour d’autres, elle remplit parfaitement son poste. En effet après 100 jours à la tête du gouvernement, il est temps de faire le bilan de cette femme, dont la désignation a fait sensation.
Sur le plan économique, alors que les attentes étaient énormes, la Tunisie est toujours en crise, en dépit de l’adoption de la loi de Finances 2022 mais à quel prix ? Certes Najla Bouden gère une situation difficile dont elle a héritée, mais encore faut-il rappeler qu’elle doit assurément trouver des solutions dans l’immédiat.
Sauf que la loi de Finances pour l’année en cours n’a pas apporté les réformes nécessaires censées sortir le pays de cette crise étouffante. Le président de la République Kais Saied l’a confirmé, lui-même, estimant que cette loi n’était pas à la hauteur des attentes du peuple.
Sur le plan social, Najla Bouden maîtrise la situation en dépit des protestations à dimension politique contre les décisions du 25 juillet. Jusque-là elle ne fait que puiser dans la grande popularité du président de la République pour étouffer toute tension sociale.
Il faut toutefois signaler que Najla Bouden a déjà perdu l’appui de l’UGTT notamment en raison des mesures antisociales qu’elle compte mettre en place dans le cadre des réformes économiques présentées au Fonds monétaire international (FMI).
Gel des salaires, gel des recrutements et levée progressive de la subvention des produits de base et des carburants, la locatrice de la Kasbah osera-t-elle l’antisocial ?
Ces projets sont en effet une source de tension avec la centrale syndicale qui s’oppose à toute tentation de prendre des décisions contre la volonté du peuple et des travailleurs.
Les deux circulaires polémiques portant sur les négociations avec les syndicats mais aussi les apparitions médiatiques des hauts responsables ont nui également à l’image de la Kasbah. Deux circulaires qui ont mis à mal la position de Najla Bouden en ce qui concerne les libertés et les droits, mais selon ses précisions, ce n’est qu’une question d’organisation.
Sur le plan médiatique et communicationnel, le rendement de Bouden est vraiment maigre. Aucune décision populaire, aucune apparition médiatique remarquable, sa prestation, sur ce plan, passe vraiment mal et elle ne parvient toujours pas à sortir de l’ombre du président de la République qui jouit de toute l’attention médiatique.