Les derniers indicateurs monétaires et financiers publiés par la Banque Centrale de Tunisie, mercredi 12 mars 2025, révèlent que les recettes touristiques et les transferts des Tunisiens résidant à l’étranger ont permis de couvrir 44 % du service de la dette extérieure du pays.
Selon les données officielles, le service de la dette extérieure a atteint 4 974,9 millions de dinars à fin février 2025, tandis que les transferts cumulés des Tunisiens de l’étranger se sont élevés à 1 264 millions de dinars, en hausse de 6,2 % par rapport à la même période en 2024.
Par ailleurs, les recettes touristiques ont enregistré une hausse de 5,6 %, atteignant 938 millions de dinars fin février 2025, contre 888 millions à la même période en 2024.
Un total de 2,2 milliards de dinars pour les deux premiers mois de 2025
L’addition des transferts des expatriés et des revenus du tourisme pour les deux premiers mois de 2025 s’élève ainsi à environ 2 202,8 millions de dinars, face à un service de la dette extérieure de 4 974,9 millions de dinars.
En revanche, les réserves nettes en devises ont connu un repli de 9,1 %, atteignant 23,1 milliards de dinars au 12 mars 2025, soit l’équivalent de 101 jours d’importation, contre 107 jours un an auparavant.
De plus, le volume global du refinancement a diminué de 2,9 %, passant à 13,5 milliards de dinars en 2025, contre 13,8 milliards en 2024.
Le dinar tunisien en renforcement face aux principales devises
Un autre indicateur notable concerne l’évolution du dinar tunisien, qui a affiché une amélioration face aux principales monnaies de financement de la dette. Par rapport au dollar, la monnaie nationale a gagné 0,28 %, ramenant le taux de change du billet vert à 3,8 dinars. L’euro, pour sa part, a reculé de 0,69 %, s’échangeant à 3,35 dinars, tandis que le yen japonais a fléchi de 0,67 %, portant la valeur de 1 000 yens à 20,9 dinars.
Ce redressement relatif du dinar s’explique par la maîtrise continue du déficit de la balance des paiements extérieurs. Les dernières données de la Banque Centrale indiquent une réduction du déficit, passant de 3,5 milliards de dinars fin 2023 (2,3 % du PIB) à 2,7 milliards fin 2024 (1,7 % du PIB).
Malgré ces tendances encourageantes, la question de la soutenabilité de la dette tunisienne demeure cruciale, alors que les recettes en devises, bien qu’en progression, restent insuffisantes pour alléger significativement la pression financière qui pèse sur l’économie du pays.