« Ces pays que les touristes fuient à cause des risques d’attentats », titre Le Figaro qui fait le point sur l’économie des pays, dont les espoirs restent fondés sur le tourisme.
Une analyse publiée à l’occasion du Salon mondial du tourisme qui se tient à Paris. Et parmi, ces pays, figure bien entendu la Tunisie dont le secteur touristique a été décortiqué par le chercheur Vincent Geisser.
Les causes qui ont fait perdre au tourisme tunisien des points sont liées aux attaques terroristes qui ont eu lieu dans le pays. Les attaques terroristes coûtent chères. En moyenne, l’impact immédiat d’une attaque terroriste sur la croissance d’un pays est compris entre 0,5% et 0,8%, selon l’agence de notation financière Moody’s.
En 2015, la Tunisie a accueilli 5,3 millions de personnes seulement, selon les chiffres du ministère du Tourisme soit une perte d’un million de visiteurs par rapport à l’année précédente, et perdu 80% de touristes européens.
», explique Vincent Geisser, chargé de recherche au CNRS.
Cette crise a conduit plusieurs enseignes hôtelières à fermer des établissements, voire à quitter le pays. « La vision d’une Tunisie accueillante, stable et ouverte a été détruite », selon Mathieu Guidère, professeur à l’université Toulouse-Jean Jaurès.
Les évènements affectent durement l’économie tunisienne. En 2015, la Tunisie a enregistré une croissance de 0,8%, contre 2,7%, en 2014, selon les données de la Banque mondiale.
[pull_quote_center] »Cette crise ne résulte pas seulement des attaques terroristes, mais du modèle sur lequel la Tunisie s’est basé depuis le milieu des années 1970″, soutient Vincent Geisser. « Le pays n’a pas été capable de développer d’autres formes que le tourisme de masse, de faible qualité, car aucune réflexion profonde n’a été engagée ». [/pull_quote_center]
Pour le chercheur, ce pays de Maghreb est désormais obligé d’engager de véritables réformes. « Parce qu’elle en a les moyens, la Tunisie doit se diversifier, en développant le tourisme vert, médical, de cure, culturel mais aussi de proximité », insiste Vincent Geisser. « Tout l’enjeu n’est pas de compenser les pertes du tourisme de masse, mais de fidéliser les touristes pour créer un véritable filet de sécurité ».
Mathieu Guidère n’adhère pas avec cette analyse. « Il faut avant tout rétablir la confiance à travers des campagnes de promotion et de publicité du pays », indique cet islamologue.
« La confiance permettra de retrouver des moyens financiers et de sortir la Tunisie du marasme économique dans lequel elle se trouve ».
A.B.