Mis en examen en France, ce jeudi 1er mars, Tarak Ben Ammar administrateur de Vivendi, Telecom Italia et The Weinstein Co., est poursuivi suite à la faillite de la société Quinta Industries, spécialisée dans la post-production de films.
A 68 ans, le neveu de Wassila Ben Ammar est enclin à des difficultés financières si l’on en croit cette mise en examen. Mais ses déboires ne sont pas récents. Ses entreprises françaises de postproduction, notamment LTC et Scanlab avaient déjà été placées en redressement judiciaire en 2011. Depuis toutes ces années, la santé financière de ses entreprises a été mise en question mais à chaque fois, Tarak Ben Ammar, démentait ce qu’il appelait de simples rumeurs.
Après son diplôme en économie internationale (Université de Georgetown à Washington) en poche, Tarak Ben Ammar a débuté sa carrière en 1974 en convainquant des producteurs américains de réaliser une partie de leurs films en Tunisie.
Il a, ainsi, participé à de nombreuses productions internationales, dont Star Wars (George Lucas) et Les Aventuriers de l’Arche perdue (Steven Spielberg). Il a co-produit et distribué plus de 70 films, dont les prestigieux La Traviata (Franco Zeffirelli), Pirates (Roman Polanski), La Passion du Christ (Mel Gibson) et L’Or Noir (Jean-Jacques Annaud) pour un budget total de plus de 500 millions de dollars en 25 ans.
Au fil des ans, il a bâti un empire unique dans le monde arabe, entre films à grand spectacle et télévision et développé un groupe présent dans plusieurs pays, en France, en Italie, au Maghreb et aux États-Unis.
Producteur de Michael Jackson, ami du prince Al-Walid Ibn Talal, Tarak Ben Ammar a toujours nié les difficultés de son groupe. « Mon groupe est solide. Il réalise plus de 250 millions d’euros de chiffre d’affaires pour un bénéfice de 25 millions. Surtout, aucune de mes sociétés n’a d’endettement bancaire.
D’importants fonds d’investissements me sollicitent d’ailleurs afin d’entrer dans mon capital. Pour répondre à leurs demandes, Quinta Communications (créé en 1989 avec Silvio Berlusconi et l’homme de médias allemand Leo Kirch, décédé en 2011) consolidera toutes mes activités à partir de la fin 2012 », avait-il notamment déclaré en 2011.
Administrateur et Membre du Conseil d’Administration de Mediaset, la société qui regroupe les chaînes italienne et espagnole de Silvio Berlusconi, Tarak Ben Ammar est surtout actionnaire majoritaire du groupe Quinta qui regroupe une grande partie des industries techniques du cinéma français.
En Tunisie, il est propriétaire de deux studios et revendique 65 tournages qui ont rapporté 650 millions d’euros en devises à son pays. En 2009, il devient même actionnaire de Nessma TV aux côtés de Berlusconi et de Nabil et Ghazi Karoui.
Sa mise en examen est-elle un signe avant-coureur ?
