Lors d’une séance de dialogue au Conseil national des régions et des districts, le ministre de l’Intérieur a assuré que la situation sécuritaire est sous contrôle. Mais les autorités font face à une recrudescence du trafic de drogue, comme en témoigne la récente saisie d’un million de comprimés d’ecstasy à Nabeul.
Une stabilité maintenue malgré les menaces criminelles
Le ministre de l’Intérieur, Khaled Nouri, a affirmé, lundi 14 juillet 2025, que la situation sécuritaire en Tunisie demeure globalement stable, malgré une hausse des menaces criminelles et régionales. Il s’exprimait lors d’une séance de dialogue avec les membres du Conseil national des régions et des districts, au siège du CNRD à Bardo.
Le ministre a salué les efforts déployés par les forces de l’ordre, soulignant l’efficacité des plans de sécurité actualisés et la coordination accrue entre les différents corps sécuritaires. Il a également insisté sur le rôle essentiel du renseignement préventif, qui a permis de déjouer plusieurs projets d’actes criminels et de démanteler des réseaux internationaux, notamment dans le trafic de drogue et la traite des êtres humains.
Saisie record d’ecstasy : un réseau démantelé à Nabeul
Quelques semaines avant cette intervention ministérielle, la Garde nationale avait annoncé un coup de filet historique. Le 19 avril 2025, ses unités ont saisi plus d’un million de comprimés d’ecstasy à Nabeul, pour une valeur marchande estimée à plus de 40 millions de dinars.
L’opération s’est appuyée sur plusieurs mois d’investigations menées par la Direction des enquêtes et du renseignement. Les forces de l’ordre ont interpellé plusieurs membres d’un réseau international structuré, saisi des voitures de luxe utilisées pour le transport de la marchandise, ainsi qu’une importante somme d’argent. Des poursuites ont été engagées pour importation, trafic de drogue, blanchiment d’argent et association criminelle.
Des opérations coup de poing dans tout le pays
Cette saisie record s’inscrit dans une série d’opérations menées dans plusieurs gouvernorats. Entre avril et juillet 2025, des campagnes sécuritaires ont permis l’arrestation de 217 individus à Kairouan et Sidi Bouzid, la saisie de milliers de comprimés psychotropes, la mise en échec de réseaux impliquant des étrangers, et la récupération de sommes d’argent et véhicules utilisés dans le trafic.
En 2024, près de 5000 trafiquants avaient été arrêtés, contre un peu plus de 3000 l’année précédente, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur. Le port de la Goulette reste également un point chaud, avec plusieurs saisies de drogue à grande échelle ces deux dernières années.
Une menace multiforme, une riposte globale
Khaled Nouri a précisé que les interventions ciblent les établissements scolaires, les boîtes de nuit, les zones touristiques et les circuits de distribution où les réseaux cherchent à écouler leurs produits, notamment pendant l’été. Il a rappelé que les barons de la drogue agissent parfois sous couverture commerciale, en exploitant les circuits d’import-export.
Le ministre a salué la collaboration étroite entre ses services et le ministère public. Il a toutefois averti que la lutte contre la drogue ne peut être menée par les forces de l’ordre seules. Il appelle à une mobilisation collective, impliquant la famille, l’école et la société civile, pour enrayer durablement ce fléau.
Si la Tunisie maintient une stabilité sécuritaire à l’échelle nationale, la pression exercée par les réseaux criminels, en particulier ceux liés au trafic de stupéfiants, exige une vigilance constante et une riposte multidimensionnelle.