Le président de la République, Kais Saied, a inauguré, ce dimanche 20 novembre 2022, sur l’île de Djerba, la séance d’ouverture de la deuxième journée du Sommet de la Francophonie.
Les interventions dans le cadre de cette session porteront sur le thème « femmes et jeunes : objectifs prioritaires de la Francophonie ».
Le président de la République s’est rendu, vendredi 18 novembre 2022, à Djerba pour participer au 18ème Sommet de la Francophonie.
Lors de sa visite, il a déclaré, au Village de la Francophonie, que « les résultats du Sommet de Djerba seront positifs », soulignant que l’impact du Forum économique et du Village de la francophonie, sera assurément édifiant.
« Nous nous penchons sur la situation socio-économique du pays à l’aune des choix du peuple tunisien et nous œuvrerons à les réaliser sur la base de nos conceptions et nos capacités, en vue de surmonter cette situation », a-t-il notamment déclaré.
Le président Saïed a réitéré son engagement qui consiste à répondre aux revendications des Tunisiens, soulignant que « les choix à mettre en œuvre sont indépendants et ne se soumettent à aucun diktat ».
Par ailleurs, le chef de l’Etat a mis l’accent sur l’importance de « la convergence sur les idées et les conceptions ainsi que sur un monde nouveau qui se fonde sur de nouvelles valeurs et approches ».
« Le choix porté sur Djerba pour abriter ce sommet intervient sur la base d’un ensemble de données, dont l’impact positif de cet évènement sur la région du sud », a-t-il dit, ajoutant que « toutes les régions de la Tunisie sont dans la capacité d’accueillir des manifestations de cette envergure, dans les meilleures conditions et dans la sécurité totale ».
S’agissant de la situation à Zarzis, le président a révélé que « la vérité sera, incessamment sous peu, dévoilée », estimant que « certaines parties œuvrent à saboter le sommet ».
Le chef de l’Etat a rendu visite aux différents pavillons du Village francophone, examinant de près les spécificités et la richesse du patrimoine culturel francophone.
Le président de la République, s’est entretenu, vendredi soir, avec le président du Conseil européen, Charles Michel, à l’occasion du Sommet lors d’une rencontre qui a été l’occasion d’échanger les vues sur plusieurs questions qui concernent les relations historiques de coopération et de partenariat établies entre la Tunisie et l’Union européenne dans divers secteurs, indique la présidence de la République.
Les deux parties ont insisté sur l’engagement mutuel de les développer et de les diversifier, en particulier dans le domaine économique, social, culturel.
Le président de la République, s’est aussi entretenu avec la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie, Louise Mushikiwabo.
Le chef de l’Etat a noté que la Tunisie a réussi à organiser le Sommet dans le respect de ses engagements et malgré les difficultés d’organisation. Il a tenu à cette occasion à remercier la secrétaire générale de l’OIF pour sa coopération dans toutes les étapes de l’organisation de cet événement.
De son côté, la secrétaire générale de l’OIF a remercié la Tunisie pour sa détermination à bien organiser ce Sommet sur tous les niveaux.
Il s’est également entretenu avec son homologue burundais Evariste Ndayishimiye et s’est félicité de la solidité des relations fraternelles liant les deux pays, mettant l’accent sur la nécessité d’accélérer la tenue de la commission mixte et de promouvoir les mécanismes de coopération et de partenariat entre les deux pays dans un cadre bilatéral et multilatéral.
De son côté, le président français, Emmanuel Macron, a déclaré, ce samedi 19 novembre 2022, à Djerba que la Francophonie doit porter un projet de « reconquête de la langue française ».
Rencontrant des jeunes ambassadeurs de la Francophonie, il a souligné que le vrai défi de la Francophonie aujourd’hui est de porter un projet de reconquête, voire de résistance.
Le chef d’Etat français a fait état d’un recul de l’usage de la langue française en dépit du développement démographique, en Afrique, qui a entraîné une augmentation de 7% du nombre des personnes ayant le français en partage. « Les peuples maghrébins parlent moins français qu’il y a 20 ou 30 ans », a-t-il regretté.
Emmanuel Macron a expliqué que des facteurs politiques qu’il a qualifiés de « hasards, morsures et blessures de l’Histoire » et d’autres en lien avec les difficultés d’apprentissage du français sont à l’origine de ce recul.
Il a, également, évoqué, dans ce sens, la montée des mouvements anticolonialistes et la migration vers la langue anglaise qui, selon ses propos, reste plus accessible que la langue de Molière, recommandant de miser sur l’éducation, la culture et le sport, en tant que leviers « formidables » pour la Francophonie.
Il a souligné la nécessité de renforcer le réseau éducatif français partout dans le monde, comme c’est le cas en Tunisie, appelant à miser sur la traduction ainsi que sur la diffusion de livres à très bas prix.