Les Tunisiens ont découvert, hier, que deux de leurs compatriotes figurent sur la liste des terroristes les plus recherchés par les Etats-Unis. Ils ont pu également découvrir l’«enjeu» que représentaient ces deux Tunisiens recherchés par le Département d’État américain qui offre 5 millions de dollars en échange de toute information menant à l’arrestation de l’un d’eux.
Un site gouvernemental américain, «Rewards for Justice», est spécialement dédié à cette question du terrorisme et y sont listées les offres de récompenses, les terroristes recherchés, les récompenses déjà versées, etc.
Faker Ben Abdelaziz Boussora et Abderraouf Ben Habib Jdey, y figurent en «bonne» place parmi les 54 terroristes les plus dangereux et recherchés dans le monde. Leur tête est mise à prix 5 millions de dollars ; ce n’est pas encore la récompense offerte pour aider à la capture d’Ayman al-Zawahiri (25 millions de dollars) ou du Mullah Omar (10 millions de dollars), mais c’est tout de même près de 8 milliards de nos millimes pour un seul homme.
La Tunisie n’a, il est vrai, pas les moyens des Américains qui ont fait de la lutte contre le terrorisme leur cheval de bataille. Mais la Tunisie est, elle aussi, entrée de plain-pied dans cette guerre et tous les moyens sont bons pour la remporter à partir du moment où il y a une réelle volonté de s’engager dans cette lutte.
Et si la Tunisie optait pour les récompenses ? Hier, le ministère de l’Intérieur a appelé les citoyens à apporter leur aide aux forces de l’ordre pour les alerter de tout mouvement suspect, et ce, en mettant à leur disposition des numéros de téléphone. Une récompense peut être une solution plus efficace sachant que beaucoup hésitent encore à faire la démarche finale, celle de la dénonciation.
Cela n’empêche pas les forces de sécurité à arrêter des terroristes ou présumés terroristes, ces derniers jours, 11 personnes interpellées la semaine dernière à Jendouba et Kasserine, deux régions bouillonnantes. Mais Boubaker Al Hakim, l’assassin présumé de Mohamed Brahmi, court toujours à l’heure actuelle. Kamel Gadhgadhi n’a été maitrisé qu’au prix de vies.
Les deux Tunisiens traqués par le FBI, connaitront-ils le même sort qu’Abou Anas al-Libi recherché depuis plus de 13 ans par les Etats-Unis qui l’accusent d’être impliqué dans les attentats de 1998 contre leurs ambassades en Tanzanie et au Kenya et capturé lors d’une opération montée par la CIA, le FBI et une équipe de la Delta Force, il y a deux semaines ? Abou Anas al-Libi figurait comme Faker Ben Abdelaziz Boussora et Abderraouf Ben Habib Jdey sur la liste des personnes les plus recherchées par le FBI !
Faker Ben Abdelaziz Boussora alias Abu Yusif al-Tunisi, est un agent formé par Al-Qaida. Il a quitté la Tunisie en 1988 pour résider en France. Puis de là, a émigré vers le Canada en 1991 avec des séjours fréquents en Afghanistan.
Abderraouf Ben Habib Jdey, alias Farouq Al-Tunisi, est étroitement lié à des agents d’Al-Qaida et impliqué dans la planification de détournement d’avions et d’opérations terroristes. C’est un complice de Faker Boussora. Il a quitté la Tunisie en 1991 pour émigrer au Canada où il a étudié la biologie avec des séjours en Afghanistan pour y suivre un entraînement au combat.