Ahlem Belhaj, secrétaire général du Syndicat des médecins, médecins dentistes et pharmaciens hospitalo-universitaires, a déclaré que plus de 80% des jeunes médecins diplômés et inscrits auprès de l’Ordre des médecins ont quitté la Tunisie.
A ce chiffre s’ajoutent 70% de jeunes médecins qui considèrent le départ à l’étranger comme un objectif, indique-t-elle, ce mardi 2 février 2021 sur Express fm.
« Il existe des spécialités où les quelques dizaines d’étudiants diplômés quittent la Tunisie en raison des conditions de travail désastreuses », a-t-elle ajouté.
Belhaj a déclaré que les médecins, médecins dentistes et pharmaciens hospitalo-universitaires entameront une grève générale demain, mercredi 3 février 2021, en l’absence de toute interaction de la part de l’autorité en tutelle, en particulier le Chef du gouvernement.
Et de souligner que l’avenir de l’enseignement de la médecine et de la pharmacie en Tunisie est en danger.
Médecins, pharmaciens et dentistes de la santé publique avaient déjà observé une grève le 25 décembre dernier.
Les protestataires revendiquaient l’homologation systématique des médecins généralistes avec la spécialité de médecine de famille au niveau académique et salarial et la titularisation d’environ 800 médecins contractuels.
Fuite des cerveaux : 95 mille Tunisiens ont quitté le pays depuis 2011
95 mille professionnels tunisiens ont quitté le pays depuis 2011, la plupart d’entre elles travaillent dans la médecine, l’ingénierie et les technologies de l’information.
En novembre dernier, Ibrahim Bartaji, ministre de la Défense nationale, avait déclaré que les pays européens ont recruté 60% de ces compétences, tandis que les États-Unis d’Amérique et le Canada en ont attiré 25%, et les pays du Golfe et l’Afrique 15%.
« Ceci induira des répercussions négatives sur la sécurité nationale », expliquait le ministre d’autant plus que « les compétences nationales représentent un capital intellectuel et scientifique, une locomotive pour l’économie, et un moteur de développement par rapport aux priorités nationales à l’heure actuelle ».
Et d’ajouter que le phénomène de fuite des cerveaux résulte d’une crise structurelle de la gestion des ressources humaines et de sa relation avec l’ensemble du système éducatif ainsi que l’environnement économique et social.