Une délégation de haut niveau du constructeur automobile espagnol SEAT s’est rendue à Tunis pour explorer les perspectives de coopération industrielle avec la Tunisie. À la clé : des opportunités concrètes d’intégration dans la chaîne de valeur automobile mondiale.
Le constructeur automobile espagnol SEAT, filiale du groupe Volkswagen, pourrait bientôt renforcer sa présence industrielle en Tunisie. Une rencontre stratégique a été tenue à Tunis entre le Directeur général de la FIPA (Agence de Promotion de l’Investissement Extérieur) et une délégation de SEAT conduite par Marc Riera Schöngarth, Vice-Président des achats de la marque.
La visite marque une étape importante dans les efforts visant à consolider les relations industrielles entre SEAT et la Tunisie, en particulier dans le domaine des composants automobiles, secteur en plein essor dans le pays.
Un secteur tunisien aux capacités reconnues
Au cœur des échanges : l’examen des opportunités de collaboration, notamment via une intégration plus poussée de la Tunisie dans la chaîne d’approvisionnement du constructeur espagnol. La FIPA a mis en avant les atouts du pays : un cadre réglementaire attractif, une main-d’œuvre qualifiée, et un écosystème industriel diversifié.
Le secteur des composants automobiles en Tunisie compte aujourd’hui plus de 280 entreprises, qui emploient près de 100 000 personnes. En 2023, ce secteur a généré un chiffre d’affaires à l’export avoisinant les trois milliards d’euros, ce qui confirme sa capacité à répondre aux standards internationaux en matière de qualité, de coût et de délai.
Une délégation conjointe avec ENNAKL Automobiles
La délégation de SEAT était accompagnée de responsables d’ENNAKL Automobiles, distributeur officiel de la marque en Tunisie. Étaient présents : Abdellatif Hmam (Président du Conseil d’Administration), Anouar Ben Ammar (Directeur Général) et Habib Lasram (Directeur Général Adjoint).
Cette collaboration stratégique pourrait ouvrir la voie à des investissements industriels directs de la part de SEAT ou de ses sous-traitants en Tunisie, notamment dans la fabrication de composants électroniques, de systèmes mécaniques ou encore d’accessoires embarqués.
Cette démarche s’inscrit dans une logique de diversification géographique des fournisseurs et de rapprochement des sites de production des marchés européens, à l’heure où les chaînes d’approvisionnement mondiales cherchent à réduire les risques liés aux tensions internationales et aux coûts logistiques.
La Tunisie, avec sa proximité géographique avec l’Europe, ses accords de libre-échange et sa spécialisation croissante dans les métiers de l’automobile, apparaît comme un partenaire stratégique naturel.
Une dynamique à suivre
Si aucune annonce concrète n’a encore été faite, cette réunion témoigne d’un intérêt croissant des grands groupes automobiles pour l’écosystème industriel tunisien, en quête de compétitivité et de résilience.
Les prochains mois seront décisifs pour évaluer la suite donnée à ces échanges. Mais le signal est clair : la Tunisie se positionne comme une plateforme de production crédible, capable d’attirer des acteurs majeurs du secteur automobile mondial.