La Tunisie franchit un cap stratégique dans le domaine de la santé en érigeant la médecine nucléaire en spécialité médicale indépendante. Cette décision s’inscrit dans un plan national visant à moderniser le diagnostic, renforcer l’offre de soins et réduire les inégalités régionales.
Le gouvernement tunisien a acté un tournant majeur dans l’organisation des soins spécialisés en consacrant la médecine nucléaire comme discipline médicale autonome. L’annonce a été faite à l’issue d’une séance de travail présidée hier par le ministre de la Santé, Mustapha Ferjani, consacrée à la structuration et au développement de ce secteur à haute valeur technologique.
Déploiement des technologies de pointe
Cette orientation vise à doter la médecine nucléaire d’un socle scientifique et institutionnel clair. Un comité technique spécialisé sera mis en place afin d’assurer la coordination, la planification et l’encadrement du développement de la discipline, en concertation avec les structures concernées et les professionnels du secteur.
Le plan prévoit la généralisation progressive des techniques modernes de médecine nucléaire sur l’ensemble du territoire. L’extension du réseau national de tomographie par émission de positons (TEP – PET Scan) figure parmi les priorités, avec pour objectif de réduire significativement les délais d’attente et d’améliorer l’accès au diagnostic de précision.
Vers l’autosuffisance en radiopharmaceutiques
Les autorités sanitaires entendent également renforcer la production nationale de radiopharmaceutiques afin d’atteindre l’autosuffisance et de sécuriser l’approvisionnement des structures hospitalières. Cette démarche s’inscrit dans une logique de souveraineté sanitaire et de réduction de la dépendance extérieure.
La création de services spécialisés dans les régions de l’intérieur constitue un autre axe central du plan. L’objectif est de corriger les disparités régionales et de garantir un accès équitable aux examens et traitements relevant de la médecine nucléaire.
Numérisation et suivi des patients
Un système d’information radiologique (RIS), intégrant des solutions de téléradiologie, sera déployé pour optimiser le parcours du patient. Ce dispositif vise à améliorer la coordination des soins, assurer un suivi continu et renforcer la qualité et la rapidité des prestations médicales.
Le ministère de la Santé a réaffirmé son engagement total en faveur de ce chantier, soulignant le rôle central de la médecine nucléaire dans l’amélioration du diagnostic et l’élaboration de stratégies thérapeutiques avancées. Cette réforme s’inscrit dans une dynamique plus large de modernisation du système de santé et de consolidation de la souveraineté médicale nationale.
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