Le porte-parole de l’Union Nationale des Syndicats des Forces de l’Ordre, Imed Belhaj Khelifa, est intervenu en « pompier de service », aujourd’hui sur les ondes de Mosaique FM, pour redorer le blason des agents de l’ordre et les mettre en valeur alors que trois jours plus tĂ´t ils avaient, encore une fois, créé la polĂ©mique. Mardi dernier, ils avaient en effet effectuĂ© une intervention (très) musclĂ©e sur les blessĂ©s de la rĂ©volution, leurs familles et ceux qui les soutenaient devant le ministère des Droits de l’Homme.
InterrogĂ© sur ce qui s’Ă©tait passĂ© mardi, M. Belhaj Khelifa, a justifiĂ© l’intervention violente des policiers par « la tentative d’envahissement du ministère par les manifestants ». Ces derniers auraient apparemment « menacĂ© la vie de Samir Dilou ». Ainsi, les policiers « ont fait leur devoir ». Pourtant, il est difficile d’imaginer comment une femme âgĂ©e (comme en tĂ©moignent les diffĂ©rentes photos de la manifestation), mère d’un blessĂ© de la rĂ©volution ou d’un martyr, aurait pu envahir le ministère et menacer l’ordre… Entre rĂ©agir efficacement et tabasser violemment, nos policiers ne semblent pas encore faire la diffĂ©rence.
Quant aux agents de l’ordre, M. Belhaj Khelifa rĂ©clame une amĂ©lioration de leur situation sociale. Pour argumenter sa demande, le porte-parole de l’UNSFO va jusqu’Ă dire que les policiers sont, en quelque sorte, des « victimes de l’ancien rĂ©gime ». Le comble pour un Ă©tat policier comme celui de Ben Ali…
Ces agents de l’ordre sont gĂ©nĂ©ralement titulaires d’un Bac + 4, toujours selon M. Belhaj Khelifa, et ce n’est « nullement par choix » qu’ils sont devenus policiers alors qu’ils auraient pu aspirer Ă beaucoup mieux. Ils « auraient pu devenir des avocats ou des mĂ©decins et non de simples agents de l’ordre ». M. Belhaj Khelifa, en voulant dĂ©fendre la cause des policiers, a involontairement « dĂ©nigré » leur profession. A l’entendre, ĂŞtre policier en Tunisie ne comporte aucun avantage !?
