L’ONG I Watch a annoncé que Sakhr El Materi, gendre de l’ancien président de la République, a obtenu la nationalité seychelloise.
Dans un communiqué rendu public hier, I Watch a dénoncé le « laxisme des autorités » et a indiqué s’être adressée au ministère de la Justice et au tribunal de première instance de Tunis pour obtenir les arrêts judiciaires contre Sakhr El Materi, sans recevoir aucune réponse.
« La non-réception de ces documents à temps a entraîné l’expiration du délai de soumission au pouvoir judiciaire des Seychelles, ce qui a permis à Sakhr El Materi d’obtenir plus facilement la nationalité et un passeport lui permettant de voyager librement dans différents pays. Ceci ouvre la porte à une interprétation de l’influence de Materi en Tunisie et de la possibilité d’une collusion avec le pouvoir judiciaire et les décideurs », peut-on lire. « Ce sujet nous renvoie au laxisme de l’État tunisien quant au traitement du dossier de la récupération des biens se trouvant à l’étranger ».
En outre, I Watch a appris que l’État tunisien avait suspendu l’accord conclu avec l’avocat suisse Monferrini, qui représentait l’État dans des affaires déposées dans plusieurs pays, sans le remplacer par un autre avocat pendant près d’un an.
« De plus, il n’y a pas de budget destiné à payer les honoraires des avocats au niveau international, ce qui a empêché le recrutement d’un deuxième avocat pour remplacer Monferrini.
Tous ces problèmes et difficultés font référence au manque de sérieux de l’État tunisien dans ses efforts pour récupérer les fonds pillés à l’étranger, ce qui affaiblit sa position, en particulier dans le prolongement du gel des fonds dans les pays de de l’Union européenne, qui prend fin en janvier 2019 ». ajoute-on.