Lors d’une réunion du Conseil de sécurité nationale tenue le 20 mars 2025, le président Kais Saied est revenu sur la journée du 25 juillet 2021, affirmant avoir pris seul cette décision, sans en informer personne [voir vidéo à 6min 50 sec].
Dans une atmosphère solennelle au Conseil de sécurité nationale ce 20 mars 2025, le président tunisien Kaïs Saïed a livré un témoignage inédit sur les événements historiques du 25 juillet 2021. Ce jour charnière, qui aura profondément marqué la trajectoire politique du pays, fut le résultat d’une « décision prise seul », comme l’a révélé le chef de l’État.
En cette journée symbolique de la Fête de la République, alors qu’une vague populaire déferlait dans les rues de Tunis réclamant une refonte institutionnelle profonde, la Tunisie se trouvait à la croisée des chemins. Face à une paralysie généralisée des institutions et des tensions politiques devenues insoutenables, le président a fait le choix d’activer l’article 80 de la Constitution, suspendant le Parlement et révoquant le Chef du gouvernement.
« Ce n’était nullement une improvisation, mais bien une nécessité historique dictée par les circonstances exceptionnelles », a souligné le président. « L’État tunisien risquait l’effondrement et l’impératif était d’agir avec détermination pour répondre aux aspirations légitimes des Tunisiens. » Il a particulièrement insisté sur l’indépendance totale de sa démarche, affirmant qu’aucune puissance étrangère ni acteur politique local n’avait été préalablement consulté.
Dans son allocution, le président a également pointé du doigt les tentatives d’ingérence extérieure et les réseaux de corruption qui, selon ses mots, « ont déployé des efforts considérables pour entraver ce processus de libération nationale ». Avec conviction, il a réaffirmé que toutes les réformes engagées depuis cette date – référendum constitutionnel, nouvelle architecture institutionnelle – s’inscrivent dans le prolongement naturel des engagements initiaux.
« Le 25 juillet représente une rupture salvatrice avec un système qui menaçait les fondements mêmes de notre République. C’était un acte de souveraineté nationale que le devoir m’imposait », a conclu le président Saïed avec gravité.
En évoquant cet épisode quatre années après les faits, le chef de l’État tunisien semble vouloir consolider la légitimité de son action et replacer sa décision dans son contexte historique. Il présente le 25 juillet comme le point de départ d’une reconstruction nécessaire de l’État tunisien, soulignant la cohérence du processus politique qu’il a initié et qu’il poursuit depuis lors avec détermination.