Le président de la République, Kaïs Saïed, a présidé, jeudi, une réunion du Conseil de sécurité nationale consacrée aux défis sécuritaires et institutionnels du pays. Il a notamment abordé la lutte contre l’immigration clandestine, la contrebande, la spéculation et la prolifération des drogues.
“Une volonté plus forte que toutes les pressions”
Lors de son intervention, le chef de l’État a souligné l’ampleur des pressions exercées, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, mais a affirmé que la détermination à poursuivre “la bataille de la libération nationale” restait plus forte. Il a insisté sur le fait que toutes les décisions ont été prises avec patience et discernement, dans l’objectif premier de préserver la paix sociale, de défendre l’unité de l’État et de lutter contre la corruption dans le strict respect de la loi.
Le président a également mis en avant le rôle fondamental de la prise de conscience du peuple tunisien et de la vigilance des forces de sécurité et de l’armée dans la réussite des réformes en cours. Il a salué l’engagement des cadres patriotes de l’administration publique qui, selon lui, continuent de remplir leur mission malgré de nombreux obstacles.
Mettre un terme aux “réseaux mafieux” infiltrés dans l’administration
Kaïs Saïed a ensuite dénoncé l’influence persistante de groupes criminels au sein de plusieurs secteurs de l’administration publique, précisant qu’il était temps d’y mettre un terme. Il a averti que chaque responsable devra désormais assumer pleinement ses actes, quelles que soient sa position ou la nature de ses accointances.
“Il est temps d’en finir avec l’impunité, avec l’irresponsabilité et avec la manipulation des citoyens qui se voient privés de leurs droits les plus élémentaires,” a-t-il martelé.
Le chef de l’État a également pointé du doigt les dysfonctionnements dans certaines municipalités, évoquant son intervention récente pour rappeler à l’ordre un secrétaire général de mairie réticent à accomplir ses missions. Il a estimé que certaines parties continuent de préparer de nouvelles actions nuisibles contre le peuple tunisien et a insisté sur la nécessité d’imposer l’autorité de la loi à tous, sans exception ni favoritisme.
Une allusion au sit-in de la Kasbah en 2011
Évoquant les événements de janvier 2011, Kaïs Saïed a rappelé comment des milliers de Tunisiens avaient convergé vers la place de la Kasbah pour protester contre des intérêts économiques et politiques profondément enracinés au sein des institutions de l’État. Il a souligné l’existence, à cette époque comme aujourd’hui, de fonctionnaires intègres qui ont payé un lourd tribut pour leur engagement, certains subissant encore des pressions à ce jour.
“L’ère de l’impunité est révolue”
Le président a conclu en affirmant que la Tunisie ne tolérerait plus l’impunité et que l’État continuerait sa lutte pour assainir le pays de toutes les formes de corruption. “L’ère du laxisme est révolue, et la loi s’appliquera à tous, sans discrimination,” a-t-il insisté.
Il a réaffirmé son engagement à poursuivre la “bataille de la libération” jusqu’à l’éradication des réseaux de corruption et l’instauration d’une justice équitable pour tous les citoyens. “Nous ferons échouer toutes les conspirations et toutes les manœuvres. Nous resterons dignes, et la Tunisie continuera de brandir fièrement son drapeau. Nous ne céderons pas un pouce de notre patrie. Soit une vie qui honore nos martyrs, soit une mort qui fait trembler nos ennemis.”