Le président de l’Association des magistrats Tunisiens (AMT), Anas Hmadi a brandi, ce jeudi 9 juin 2022, la menace de prolonger la grève dans les tribunaux et les institutions judiciaires pour une deuxième semaine en cas de maintien du décret présidentiel n°516 portant révocation de 57 magistrats.
S’exprimant lors d’une conférence de presse, Hmadi a pressé le président de la République d’annuler le décret présidentiel en question, estimant qu’il s’agit d’un « texte injuste, illégal et contraire à la constitution ».
Selon lui, « l’objectif de cette vague de révocation est de créer des vacances au niveau des postes de responsabilité judiciaires et de punir les magistrats qui ont refusé de se plier aux injonctions contraires au principe de la souveraineté de la loi ».
« Les magistrats rejettent toute forme de révocation de leurs collègues », a-t-il martelé, soulignant qu’il s’agit d’un « mécanisme attentatoire à l’indépendance de la justice et ne fait qu’amplifier la corruption dans le secteur ».
Pour le président de l’AMT, plus des deux tiers des magistrats cités dans le décret présidentiel ont été révoqués « sans nul motif juridique », ajoutant que leur révocation a été décrétée au moyen de rapports sécuritaires secrets et d’écoutes téléphoniques opérées hors la loi, rapporte l’agence TAP.