Jusqu’à ce jour, aucune date n’a été fixée pour la tenue des élections municipales, plusieurs facteurs ayant poussé au report de cette échéance, quelques-uns d’ordre politique et d’autres d’ordre technique. Mais qu’est- ce qui a été prépondérant dans le choix de la date propice à ce rendez-vous d’importance, après les reports répétés de cette date ?
Tout le monde pensait que les élections municipales se tiendraient à une date raisonnable tout juste après celles législatives et présidentielles de 2014, à fin 2015 ou début 2016, vu le rôle que devra assumer la municipalité dans chaque coin du pays, étant beaucoup plus proche du citoyen que les autres institutions centralisées dans la capitale ou les grandes villes.
Mais ce monde a fait vite de déchanter, car les conflits politiques entre les partis et les forces agissantes présentes ont rapidement fait leur apparition, chaque partie cherchant à tirer profit de ces élections et d’asseoir son pouvoir dans les régions et les périmètres municipaux.
Remise aux mains de l’Instance supérieure indépendante des élections (ISIE), la décision de fixer une date à ces élections a pris aussi du temps, dans la mesure où les impératifs techniques à mettre en place les exigences de la bonne organisation de ces élections, leur transparence et leur efficacité, exigent certains délais.Chose qui a été clairement analysée et mise en pratique par Chafik Sarsar, président de l’ISIE, et son équipe en précisant que si la discussion et l’adoption des lois relatives à ces élections se fassent au maximum à la date du 22 juillet écoulé, elles pourront se dérouler en mars 2017.
Seulement, le retard enregistré dans les activités de l’ARP et les multiples contraintes qui ont donné la priorité à d’autres sujets ont carrément remis à la rentrée parlementaire la discussion de ces lois, et par conséquent, la date fixée par l’ISIE de mars 2017 n’est plus d’actualité.
Le malheur des uns… et le bonheur des autres
Cette instance étant prête à entamer les démarches nécessaires, à caractère social, pour enclencher le processus électoral, il reste aux protagonistes politiques d’accélérer les procédures législatives pour qu’enfin ces élections puissent avoir lieu.
Mais le jeu et les enjeux politiques étant toujours de mise, aucun ne se presse pour accélérer les choses, bien que le citoyen souffre de l’absence des municipalités et de leurs corps administratifs qui allégeraient largement ses graves tourments.
Dans l’indifférence de cette classe politique, c’est le citoyen qui paye les frais de ce retard des municipales ; ce citoyen qui doit faire le bon choix de ses représentants au sein des Conseils municipaux, après les «expériences» des élections précédentes de 2011 et de 2014…
Clairement, l’ISIE et ses différents services ont depuis longtemps exprimé leur prédisposition à organiser ces élections, à la seule condition que les lois y afférent soient promulguées, et par conséquent, la balle se trouve bien dans le camp des politiques qui doivent mettre de côté leur jeu qui fait le malheur de ce peuple abattu, et qui pensent plutôt tirer encore profit de ces élections au bonheur de leurs candidats qui savoureront à coup sûr cette nouvelle «victoire», synonyme de pouvoir et d’avantages de toute sorte.
C’est que la mentalité prédominante chez pratiquement tout le monde dans nos contrées est de tirer au maximum profit de sa position sociale, professionnelle et surtout politique…
Jameleddine B. A.