L’avocat Mokhtar Jemai, membre du collectif de défense du chef du mouvement Ennahda, Rached Ghannouchi, a révélé que son client est poursuivi dans 19 affaires, alors qu’il est actuellement détenu suite à des déclarations qu’il a faites récemment.
Mokhtar Jemai a indiqué que son client, ainsi qu’une autre personne ayant porté plainte contre Rached Ghannouchi ont été auditionnés lundi 24 avril, par la brigade de lutte contre le terrorisme à la caserne de la Garde nationale de l’Aouina.
Par la suite, le dossier a été renvoyé au juge, qui s’est saisi de l’affaire, rappelant que son client a été conduit lundi de la prison civile de Mornaguia vers la caserne de la Garde nationale à l’Aouina, pour y être confronté à cette personne qui avait précédemment prétendu avoir une vidéo filmant une réunion entre Ghannouchi et des éléments terroristes.
A ce propos, l’avocat a affirmé que Ghannouchi a nié les accusations portées contre lui, ajoutant que la personne, qui a porté plainte, a indiqué avoir égaré la vidéo en question. Et d’annoncer que Rached Ghannouchi a décidé de boycotter toutes les prochaines auditions.
Le membre du comité de défense a estimé que cette affaire sera probablement classée sans suite pour absence de preuves. Le juge d’instruction a décidé de maintenir Rached Ghannouchi en état de liberté.
Par ailleurs, il a également souligné que la détention de Ghannouchi se poursuit dans le cadre d’une autre affaire qui n’a aucun rapport avec l’affaire de la réunion avec des éléments terroristes.
Pour rappel, le juge d’instruction n°33 près le Tribunal de première instance de Tunis a émis, le 20 avril courant, un mandat de dépôt contre Rached Ghannouchi dans l’affaire de complot contre la sûreté intérieure de l’État et de la planification de l’assaut destiné à se substituer au corps de l’État.
Il est à noter que le premier juge d’instruction du bureau 33 du tribunal de première instance de Tunis a délivré, le 20 avril dernier, un mandat de dépôt contre Rached Ghannouchi, dans le cadre d’une affaire de complot contre la sûreté de l’Etat sur la base des articles 68 et 72 du Code pénal.
Rached Ghannouchi a été arrêté, dans la soirée de lundi 17 avril 2023, après avoir affirmé au cours du weekend précédent que la Tunisie serait menacée d’une « guerre civile » si l’islam politique y était éliminé.
« Toute tentative d’éliminer une des composantes politiques ne peut mener qu’à la guerre civile (…) Il est inconcevable d’imaginer la société tunisienne sans Ennahdha, sans islam politique et sans gauche… » a dit Rached Ghannouchi, qualifiant les mesures prises par le président de la République le 25 juillet 2021 de « coup d’Etat contre la démocratie ».