Dans une interview accordée à la chaîne turque TRT Arabe, hier mercredi 11 mai 2022, le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, a estimé que le référendum décidé par le président Kais Saied « va à l’encontre de l’essence même de la démocratie et de la Constitution ».
Il a, dans ce sens, indiqué que « l’opposition ne participera pas à ce référendum, compte tenu de la situation qui prévaut actuellement dans le pays ». Cette position du mouvement Ennahdha, a précisé Rached Ghannouchi, « s’inscrit dans la démarche du Front national en cours de formation ».
Le président du parlement dissout a estimé que « le référendum de Saied s’inscrit dans un projet plus large visant la mainmise sur tous les pouvoirs, ce qui va à l’encontre de l’essence même de la démocratie et de la Constitution ».
Car, selon lui, « le président ne croit pas en la démocratie ni en la Constitution », résolu à instaurer un régime autoritaire.
Et à propos du dialogue national, Ghannouchi a déclaré : « Nous ne cessons d’appeler à un dialogue national qui n’exclut personne, mais c’est le président Saied qui s’y refuse, et même quand il a accepté un dialogue, il le voulait avec ceux qui partagent avec lui ses idées et ses orientations ».
Poursuivant son analyse de la situation lors de cette interview, Ghannouchi a déclaré : « Nous sommes revenus à un régime où le pouvoir est concentré entre les mains d’une seule personne, et c’est pour cette raison (le pouvoir individuel) qu’il y a eu une révolution en Tunisie ». « Nous nous adressons au peuple qui a fait la révolution et qui la préservera, a-t-il ajouté.
D’autre part, et au sujet de la nomination d’une nouvelle instance électorale (en référence à l’ISIE), Ghannouchi a estimé que cette démarche est une suite des précédentes mesures de « démantèlement des institutions de l’État », entamé avec le Conseil supérieur de la magistrature et finissant par l’Instance indépendante pour les élections.
Il est à rappeler que le président Kais Saied a fait connaître, lundi dernier, la nouvelle composition de l’ISIE, qui sera présidée par Farouk Bouaskar, vice-président de l’instance précédente, et comptant six autres membres, alors que la précédente composition de l’ISIE en comptait neuf.