Le président d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, a averti, lors d’un entretien accordé à Reuters, vendredi 15 juillet 2022, d’un retour à la dictature en Tunisie par le biais du référendum du 25 juillet organisé dans le but d’imposer une nouvelle constitution.
Il a alerté sur la chute de la Tunisie dans un scénario qui serait similaire à celui du Sri Lanka, qui a déclaré faillite.
Rached Ghannouchi a annoncé qu’Ennahdha allait appeler les citoyens à manifester ce mardi 19 juillet, le jour de sa comparution devant le juge d’instruction dans l’affaire Namaa Tounes, et le samedi 23 juillet prochains.
« Les discours de Kais Saied ne peuvent se traduire que par des affrontements, le chaos et des assassinats… La Tunisie pourrait atteindre le point de famine. Il y a besoin urgent de dialogue pour faire face à ces crises », a-t-il averti.
Ces manifestations, qui visent, à faire pression sur Kais Saied, pourraient, selon le chef d’Enanhdha et ancien président du Parlement, dégénérer en des affrontements qui pourraient remettre en cause le référendum.
« La Tunisie se dirige vers un régime dictatorial qui rassemble tous les pouvoirs », a-t-il ajouté.
« Les régimes dictatoriaux cherchent à utiliser le système judiciaire et à employer les services de sécurité, comme l’a fait Ben Ali, contre l’opposition », a-t-il déclaré.
Ghannouchi a comparé la nouvelle constitution, qui contient un organe législatif basé sur des conseils régionaux, à celle de Mouammar Kadhafi et d’autres autocrates arabes.
« La constitution établit un régime unilatéral et populiste qui rappelle celui de Kadhafi et des dictateurs arabes », a-t-il déclaré.