Dans une interview accordée à Al-Jazeera.net, le président du Parlement et chef du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, est revenu sur la crise de prestation de serment constitutionnel des nouveaux ministres.
Ghannouchi a fait savoir que l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a rempli son devoir en accordant la confiance aux ministres proposés dans le cadre du remaniement ministériel et que le Président de la République devait par la suite fixer une date pour la prestation de serment.
« Il est rapporté que le Président de la République a des réserves sur certains des ministres en raison de soupçons de corruption ou de conflits d’intérêts. Bien que la constitution ne lui donne pas le droit de rejeter les ministres qui ont obtenu un vote majoritaire au Parlement, nous n’avons pas été informés des détails de ces réserves ou des ministres concernés », a-t-il expliqué.
« Bien entendu, le pouvoir judiciaire est le seul habilité à déterminer si les accusations de corruption sont vraies ou non, et l’accusé est innocent jusqu’à ce que sa culpabilité soit établie. Dans tous les cas, nous espérons qu’une solution sera trouvée dans le cadre de la constitution avec le Président de la République, afin que le gouvernement puisse servir le peuple tunisien et faire face à la crise sanitaire et économique à laquelle nous sommes confrontés. »
Concernant les appels à la démission du gouvernement, le président de l’ARP a estimé que cette solution est peu probable et qu’elle n’est pas dans l’intérêt du pays, « d’autant plus que le pays est au cœur d’une crise sanitaire et économique sans précédent ».
Interrogé sur la motion de retrait de confiance, Ghannouchi a tenu à rappeler qu’il avait été choisi à la tête du parlement avec une majorité des votes.
« Tout le monde sait que l’objectif de répéter ces tentatives est politique par excellence et vise à porter atteinte à l’institution parlementaire, à accroître la tension et à empêcher la réalisation de la stabilité »