Quatre avocats tunisiens, menés par Me Mounir Ben Salha, ont déposé vendredi une plainte à Marseille concernant la mort violente d’un ressortissant tunisien. Ils dénoncent un « homicide non justifié » et annoncent leur intention de saisir ultérieurement la justice internationale.
Lors d’une intervention téléphonique sur les ondes de Jawhara FM, Me Mounir Ben Salha a indiqué que l’équipe d’avocats se trouve actuellement à Marseille afin de formaliser la plainte. Selon lui, la victime, un citoyen tunisien, se trouvait dans un état de grande agitation après avoir subi une agression sévère. « La police française avait le devoir de le protéger au lieu de le laisser exposé à un danger mortel », a-t-il affirmé.
Me Ben Salha a qualifié l’acte de meurtre de « non justifié et prémédité », tout en évoquant un climat de haine visant la communauté tunisienne en France. Il a soutenu que « la diaspora tunisienne fait face aujourd’hui à une campagne de stigmatisation et de racisme enracinée dans des mentalités anciennes ». L’avocat a également accusé certaines parties, en Tunisie comme en France, d’avoir tenté de bloquer la procédure judiciaire.
Une affaire qui prend une dimension diplomatique
Cette initiative des avocats intervient alors que le ministère tunisien des Affaires étrangères avait convoqué l’intérimaire de l’ambassade de France à Tunis pour exprimer une protestation officielle après la mort du citoyen tunisien. Le communiqué du ministère, jugé « troublant » par Ben Salha, a suscité un large débat dans les médias français, où certains journaux ont interprété la réaction tunisienne comme une accusation directe envers les forces de l’ordre françaises.
Recoupement des faits
- Selon la presse française, les premiers éléments de l’enquête indiquent que la victime, un homme d’origine tunisienne âgé d’une quarantaine d’années, est décédée après une intervention policière consécutive à des violences dans un quartier de Marseille. Les autorités françaises évoquent un « individu en crise violente », dont le comportement représentait un danger pour autrui et pour lui-même.
- Du côté tunisien, les avocats contestent cette version, estimant que la victime aurait dû être maîtrisée et protégée, non pas exposée à une issue fatale. Ils considèrent que la police a failli à son obligation de protection et pointent une possible motivation raciste.
- Diplomatiquement, cette affaire pourrait tendre davantage les relations bilatérales, dans un contexte où la question migratoire et la sécurité des diasporas sont déjà sensibles.
Vers une judiciarisation internationale ?
Les avocats tunisiens affirment qu’après le dépôt de plainte en France, une action devant les juridictions internationales sera envisagée si l’affaire n’aboutit pas. Ils insistent sur la nécessité de « défendre la dignité des citoyens tunisiens partout dans le monde ».