Pourquoi à chaque fois qu’un conflit opposant les islamistes à l’opposition ou à l’une des composantes de la société civile le terrorisme reprend du poil de la bête ? La fusillade de Rouhia, le 18 mai 2011, qui a vu, notamment, la mort d’un colonel de l’Armée nationale, est intervenue au moment où le « schisme » entre Tunisiens laïques et islamistes a atteint son apogée sur fond d’élections imminentes.
La seconde fusillade a eu lieu, à Bir Ali Ben Khelifa, en plein débat sur la Chariâa à la Constituante, en février 2012, bataille idéologique déterminante pour Ennahdha. Le débat, alors, a encore plus divisé les Tunisiens et tracé définitivement les frontières entre deux flancs de la société diamétralement opposés. Le 9 avril a consacré toute l’animosité opposant des Tunisiens à d’autres.
Évidemment, ces faits et les pics idéologiques qui les accompagnent sont mis sur le compte de la pure coïncidence, il y a quand même une impression qu’une étrange machine se met en marche chaque fois qu’il y a volonté d’imposer quelque chose aux Tunisiens ou que l’on cherche à les priver de certains de leurs acquis.
Dans cet ordre d’idées, et pour ne pas multiplier les exemples (il y en a encore), les événements de l’UGTT, les tentatives des ligues de protection de la révolution qui tentent d’imposer l’idéologique par la terreur et l’appel à la grève générale sont, soudainement, émaillés d’innombrables découvertes et d’interceptions. En l’espace d’une semaine, un camion bourré d’armes et d’explosifs est intercepté à Fernana, des bombes artisanales dans un bus à Kairouan, des présumés salafistes sont arrêtés et suspectés de trafic d’armes à Jendouba. Tout cela en plus de la fusillade qui a eu lieu à Bouchebka et qui a coûté la vie à un sous-officier de la Garde nationale, quoique cet incident serait le résultat d’une traque qui a commencé il ya plusieurs jours.
Il y quand même pas mal de coïncidences et cela s’intensifie chaque fois qu’un « coup de bélier » est porté contre des acquis majeurs de la société.