Le passeport biométrique (ou « biometric passport ») est utilisé pour sécuriser les données personnelles des voyageurs afin d’éviter la falsification des passeports.
Les propos tenus le 28 janvier par le président de l’Instance nationale de protection des données personnelles (INPDP), Chawki Gaddès, quant au risque que les Tunisiens sont menacés d’être privés de voyage à l’horizon de 2024, car ne disposant pas encore d’un passeport biométrique, suscitent encore des questionnements.
Un risque que le président de l’INPDP renvoie au fait que l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) a décidé de ne plus accepter les passeports non biométriques et d’interdire à leurs détenteurs le passage dans les aéroports, a-t-il expliqué.
Qu’est-ce qui entrave la réalisation du passeport biométrique en Tunisie ?
Gaddès a précisé que l’instance n’est aucunement contre le projet de la carte d’identité et du passeport biométriques, soulignant que celle-ci soutient ce projet qui » va empêcher les crimes d’usurpation d’identité « .
Mais, ajoute-t-il, le projet du passeport biométrique doit être réalisé selon les normes mentionnées dans les traités internationaux et conformément à la loi établie dans ce domaine.
Chose que le président de l’INPDP dit craindre qu’elle serve de prétexte au ministère de l’Intérieur pour collecter les données personnelles des Tunisiens et les exposer au risque de piratage et à tous les risques qui peuvent en découler.
« L’instance refuse catégoriquement la version choisie par le ministère de l’Intérieur qui comporte une violation flagrante des droits des citoyens, à moins qu’il n’y ait une intention policière derrière cette version », a-t-il dit.
Gaddès a, par ailleurs, évoqué les conséquences négatives de la fermeture de l’INPDP et de tous ses sièges dans les régions, s’interrogeant sur le sort des données personnelles des personnes.
Par ailleurs, le président de l’Instance nationale de protection des données personnelles a révélé que 330 établissements publics et privés ne respectent pas la loi relative à la protection des données personnelles.
Gaddès a fait savoir que l’instance a soumis 260 dossiers de violation au procureur de la République.
Il est à notre que depuis le 26 octobre 2005, les Etats-Unis exigent que les nouveaux passeports délivrés soient biométriques (électroniques). Avant cette date, les passeports valides à lecture optique (avec un code-barres sous le nom du titulaire) sont acceptés.