Une récente offre touristique française propose un séjour de 4 jours en Tunisie et plus précisément dans un hotel 4* à Monastir, tout compris avec vols inclus, pour seulement 242 euros. Une promotion qui séduit à première vue les vacanciers, mais soulève des questions sur son impact économique, tant pour le secteur touristique que pour les finances du pays.
Avec une telle offre, la Tunisie continue de se positionner comme une destination abordable pour les touristes européens. Ce tarif avantageux inclut le vol, l’hébergement, les repas en All INCLUSIVE. Ces forfaits alléchants permettent aux opérateurs d’attirer massivement des visiteurs, en particulier en basse saison, contribuant à maintenir un flux régulier de touristes dans les hôtels.
Une offre touristique à 242 euros pour 4 jours tout compris, vols inclus, attire les touristes mais pose des questions sur sa rentabilité.
Les marges réduites profitent peu aux acteurs locaux, tandis que les subventions publiques alourdissent les finances de l’État.
La Tunisie doit privilégier des segments de niche comme l’écotourisme et mieux réguler les prix pour assurer des retombées économiques durables.
Il est nécessaire de savoir que dans le même hôtel, une nuitée couterait plus de 100 dinars pour un touriste tunisien en demi-pension. A noter également qu’à titre de comparaison, une semaine en Tunisie, vol inclus en haute saison a été proposée, l’été dernier, à plus de 500 euros.
Pour les voyageurs, ce rapport qualité-prix semble imbattable. Cependant, ces prix planchers posent une question cruciale : les revenus générés sont-ils suffisants pour assurer la pérennité du secteur et soutenir l’économie locale ?
Les recettes générées par ces offres promotionnelles sont souvent faibles, car une part importante des revenus revient aux tour-opérateurs étrangers. Les établissements hôteliers, eux, doivent composer avec des marges réduites, limitant leurs capacités à investir dans la modernisation ou l’amélioration de la qualité de leurs services.
De plus, les fournisseurs locaux – transporteurs, artisans et restaurateurs – peinent parfois à profiter directement de ces flux touristiques, car les séjours tout compris laissent peu de place à des dépenses hors des structures touristiques prévues.
L’État tunisien, de son côté, subventionne indirectement ces offres via des aides au secteur touristique, comme des exonérations fiscales ou des investissements dans les infrastructures. Si ces mesures visent à stimuler l’emploi et à maintenir la compétitivité de la destination, elles peuvent alourdir le budget national à long terme sans garantir des bénéfices proportionnels.
En outre, la dépendance croissante à un tourisme de masse et à bas coût expose la Tunisie aux aléas du marché international, comme les fluctuations des devises ou la concurrence d’autres destinations bon marché.
Face à ces défis, il est impératif pour la Tunisie de rééquilibrer son modèle touristique. Miser sur des offres de niche, comme l’écotourisme ou le tourisme culturel, pourrait attirer une clientèle plus dépensière et soucieuse de la qualité. Ce virage permettrait non seulement d’augmenter les recettes par touriste, mais aussi de renforcer les retombées économiques locales.