L’affaire du complot contre l’Etat, ouverte par les autorités fait échos à l’étranger. Pour Le Monde, la Tunisie est en train de « criminaliser » tout contact avec les diplomates étrangers.
Le célèbre journal français revient sur les récentes arrestations qui ont eu lieu en Tunisie. En effet, plusieurs personnalités politiques et publiques, dont notamment des opposants ont été arrêtés pour complot contre la sûreté de l’Etat.
Selon leurs avocats, ils sont accusés d’avoir établi des liens avec des diplomates étrangers. « Est-il désormais devenu dangereux pour un acteur de la vie politique ou sociale en Tunisie d’échanger avec les chancelleries occidentales ? », se demande le quotidien pour dire que la Tunisie connait une vague d’arrestations.
« Nombre de ces personnalités n’avaient aucun rapport entre elles, mais leurs arrestations simultanées avaient apparemment pour but de projeter auprès de l’opinion l’impression d’une cohérence dans la conspiration », explique le journal.
Le 27 février dernier, l’avocate Dalila Msaddek a révélé, en marge d’une conférence de presse tenue par le Front de salut national, que les informateurs à l’origine des récentes arrestations sont deux personnes, qui sont également impliquées dans des affaires de complot contre la sûreté de l’État, notant que l’un d’entre eux purge actuellement une peine de prison et l’autre est en liberté mais est interdit de voyage.
Samedi 25 février 2023, des mandats de dépôt en prison ont été émis contre neuf accusés dans l’affaire du complot contre la sûreté de l’État. Il s’agit de Kamel Letaief, Khayem Turki, Abdelhamid Jelassi, Issam Chebbi, Jawher Ben Mbarek, Chaima Issa, Ghazi Chaouachi, Ridha Belhadj et un neuvième accusé originaire de la région de Sousse.
A ces neuf personnes, il faut ajouter le leader du mouvement Ennahda, Noureddine Bhiri, et le directeur de la radio Mosaïque FM, Noureddine Boutar, eux aussi, concernés par un mandat de dépôt.